Plusieurs responsables de l'organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT), parmi eux des secrétaires de wilaya, le président de la commission de contrôle des finances, le chargé de l'organique, ont, dans un point de presse tenu hier à Oran, annoncé qu'une action en justice allait être incessamment introduite contre la présidente de l'organisation pour “mauvaise gestion” et autres dépassements. Les organisateurs ont également annoncé, lors de ce point de presse, que pas moins de 44 membres du conseil national de l'organisation, dont 7 secrétaires nationaux, ont retiré leur confiance à la présidente de l'ONVT, qui a vu par ailleurs son mandat expirer en novembre 2004. Il semble que le point de non-retour a été atteint entre cette faction et la présidente de l'organisation, Mme Flici, dont la gestion est décriée et dénoncée et qui va donc faire l'objet d'un dépôt de plainte dans les jours à venir près le tribunal de Sidi-M'hamed à Alger. C'est en leur qualité de membres de la commission de contrôle des finances mandatée par le conseil national en 2003 pour “éplucher” les comptes que se sont exprimés les membres de l'ONVT. Le rapport final qui en est sorti non sans mal, puisque les intervenants expliquent que de nombreuses pièces ne leur furent pas fournies, notamment celles concernant le secrétariat national pour la période de 1999 à ce jour, fait état de “très nombreuses malversations, d'anomalies dans la gestion, des primes de complaisance, de détournements de logements, de fausses factures, etc.”, précisent nos interlocuteurs qui confirment détenir des documents sans équivoque sur cette question et que les investigations sur les comptabilités se poursuivent. Le contenu dudit rapport, qui a été présenté au dernier conseil national de l'ONVT qui a eu lieu les 23 et 24 décembre 2004, a également été transmis au ministère de l'Intérieur en sa qualité de tutelle et qui est également interpellé pour que le ministre de l'intérieur “prenne des mesures nécessaires en vertu de la loi pour mettre fin aux activités de la SG et de ses deux complices”, peut-on lire dans un courrier transmis au ministère de l'intérieur. Interrogé sur les raisons politiques qui pourraient avoir conduit cette montée au créneau, les organisateurs de la conférence de presse ont nié toute arrière-pensée politique. “nous ne pouvons plus supporter que certains mènent la belle vie, font des voyages aux états-Unis sur le dos des victimes du terrorisme...”, lâchera l'un des intervenants qui a perdu son fils tué par les terroristes. Par ailleurs, les orateurs ont déclaré que les différentes déclarations et prises de position politiques de la responsable de l'ONVT n'engagent pas l'organisation : “ce sont des prises de position qui n'engagent qu'elle.” Quant à savoir si son mandat de députée n'a pas suscité de réaction ou de contestation au sein du conseil national pour incompatibilité, un intervenant dira : “personne n'osait lui dire quoi que ce soit !” à l'heure où il est de plus en plus question d'amnistie générale qui serait bien préparée, cette nouvelle affaire risque de dévoiler beaucoup de choses et pourrait même être à l'origine d'un scandale politique à l'algérienne. F. B.