Brésil : Des eucalyptus génétiquement modifiés au secours de la forêt tropicale L'agence brésilienne de régulation des OGM (organismes génétiquement modifiés) a donné son accord pour la commercialisation d'eucalyptus génétiquement modifiés. Les écologistes s'inquiètent déjà des possibles répercussions sanitaires pour un pays qui passe pour être le premier producteur mondial du bois de cet arbre. Les eucalyptus transgéniques ont une croissance accélérée, 20% de plus par rapport aux plantations traditionnelles, selon FuturaGene, filiale du géant papetier brésilien Suzano ; le gain en surface cultivée et en eau est à première vue évident. La voie est ouverte pour la culture d'arbres OGM à l'échelle industrielle et relance par-là même le débat sur leur dangerosité. En 2008, les délégués à la conférence des parties (CoP9) sur la biodiversité biologique ont décidé de réaffirmer l'approche de précaution et de n'autoriser la libération des arbres GM (génétiquement modifiés) qu'après l'achèvement des études en milieu confiné, ainsi que des évaluations approfondies, complètes et transparentes des risques. Des durées de vie plus longues et un rôle dans les écosystèmes naturels plus complexes que les cultures agricoles sont des facteurs à prendre en compte. L'absence de croisement entre l'eucalyptus et d'autres espèces est avancée comme argument de faibles risques de dissémination dans la nature des gènes modifiés. Pourtant, des chercheurs brésiliens portent un avis très différent. "Les pollinisateurs, aux premiers rangs desquels figurent les abeilles, seraient particulièrement exposés à la présence d'un gène de résistance aux antibiotiques dans le pollen des arbres. Ce marqueur utilisé dans les OGM permet de sélectionner les transgénèses réussies, en appliquant l'antibiotique pour détruire les cellules non modifiées." L'Etat et l'industrie du bois devront aussi prendre en compte les répercussions économiques comme une possible interdiction de vente du miel brésilien sur le marché européen si le pollen OGM est retrouvé dans le miel. Les apiculteurs brésiliens exportent la majorité de leurs produits vers UE. La perte du label de gestion durable des forêts FSC (Forest Stewardship Council) est aussi à prendre en compte. R. S. Réchauffement climatique: Les multinationales du pétrole savaient déjà depuis 1981 Les grandes firmes internationales du pétrole connaissent le lien entre le réchauffement climatique et la combustion des énergies fossiles. Dans un rapport de l'Union of Concerned Scientists (ucsusa.org), cette organisation dont la devise est "la science pour la santé de la planète et la sécurité du monde" dénonce le comportement de ces firmes qui se sont attelées pendant plus de trois décennies à cacher ou à travestir la réalité sur les causes des changements du climat. Dans ce rapport sur la désinformation des groupes pétroliers, il ressort qu'ExxonMobil, la plus grande société pétrolière dans le monde, savait en 1981 le rôle de l'accumulation du dioxyde carbone (CO2) dans la modification du climat. Pourtant, il faudra attendre 1988 pour que la question du réchauffement climatique fasse irruption dans le débat public. Dans son rapport, l'UCS révèle que les industries pétrolières ont "intentionnellement diffusé des informations tronquées sur le climat pendant des décennies, qu'elles savaient que leur activité était dangereuse pour l'homme et pour la planète, mais qu'elles l'ont toujours nié, poursuivant leur campagne de désinformation". En 1998, BP, Chevron, Conoco, Exxon, Mobil, Phillips et Shell étaient membres de l'API (American Petroleum Institute), le plus fort lobbying sur le gaz et le pétrole aux Etats-Unis, alors que l'institut élaborait un plan visant à soutenir secrètement les chercheurs "indépendants" qui contesteraient publiquement la science établie sur le climat, lit-on encore dans ce rapport. R. S.