"Constat" L?élimination des barrières douanières risque de faire de notre pays un grand «déversoir». «95% de nos produits alimentaires proviennent de l?étranger et cette dépendance peut engendrer de graves problèmes à court, à moyen et à long termes.» C?est ce que nous a annoncé un cadre du ministère du Commerce expliquant dans la foulée que notre pays risque de devenir un «déversoir» pour les Organismes génétiquement modifiés (OGM) après la toute prochaine signature de l?accord d?adhésion de l?Algérie à l?Organisation mondiale du commerce (OMC) dont les statuts stipulent l?élimination pure et simple des barrières douanières. Il y a trois ans, au plus fort des dissensions entre l?UE et les Etats-Unis au sujet du brûlant sujet des OGM et des produits transgéniques dont les retombées auront été désastreuses sur un grand nombre de pays émergents, le ministère de l'Agriculture a promulgué un arrêté, en décembre 2000, interdisant l'importation et l'utilisation des OGM. Les agronomes privilégiaient la thèse du «risque zéro». «Tout transfert artificiel de gènes sur le matériel végétal est strictement interdit», précise l'arrêté ministériel. Le ministère de l'Agriculture répertorie «les plantes vivantes ou parties vivantes de plantes, y compris les greffons, tubercules, rhizomes, boutures, pousses et semences destinées à la multiplication ou à la reproduction». La célérité des autorités algériennes s'explique par la dépendance de notre pays en matière agricole. «Cet arrêté fait barrage à la possibilité, pour les firmes multinationales productrices d'OGM, d'investir le marché algérien, car l'importation de produits réputés génétiquement modifiés sera soumise à un contrôle draconien aux termes de l'arrêté de décembre 2000», rassure-t-on au ministère de l?Agriculture. L'agriculture algérienne souffre de problèmes structurels et la consommation dépend, dans de larges proportions, de l?importation. Cet état de fait met l?Algérie face aux risques majeurs de l?introduction des OGM sur le marché national et ses implications directes sur le mode de consommation. Cela devient d?autant plus problématique à la veille de l?adhésion de l?Algérie à l?OMC dont les rounds de négociations avaient souvent trébuché devant ces accrocs de taille. Ces mesures de précaution sont dues, selon des spécialistes, au retard technologique des pays en voie de développement. «Les pays maghrébins ne disposent pas, ou pas encore, des technologies pointues qui leur permettront de contrôler d'une manière efficace les produits OGM qui seront présents sur leur marché et en toute logique dans les assiettes des consommateurs. La décision du ministère de l'Agriculture verse dans ce sens», dit-on.