Outre la fermeture immédiate du service de gynécologie-obstétrique du CHU, le ministre a décidé, jeudi, de mettre fin aux fonctions de son chef de service pour "manquement aux obligations professionnelles". Les décisions du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, sont enfin tombées jeudi, à la suite de sa visite, il y a une semaine jour pour jour, au CHU Ibn-Badis de Constantine. Une visite qui, pour rappel, a été motivée par les écrits de Liberté (Radar) et un reportage diffusé sur la chaîne de télévison A3, montrant l'état de déliquescence du service de gynécologie-obstétrique, où l'hygiène et les moyens humains et matériels faisaient gravement défaut. Un état des lieux qui, rappelons-le aussi, fut dénoncé par Liberté, en 2013, à travers des articles et des vidéos mettant en évidence des dépassements au sein de cet établissement hospitalier qui a fait l'objet de plusieurs scandales. L'on citera, entre autres, le kidnapping du bébé Leith, la mise en service d'un accélérateur au centre anticancéreux (CAC) juste le temps d'une visite ministérielle, des chantiers à l'arrêt depuis des années, ou encore des épidémies déclenchées au sein de plusieurs services sans être sérieusement prises en charge. Outre la fermeture immédiate du service de gynécologie-obstétrique du CHU, le ministre a décidé, jeudi, de mettre fin aux fonctions de son chef de service pour "manquement aux obligations professionnelles". Ce dernier sera remplacé par un maître-assistant par intérim. M. Boudiaf, qui a qualifié, lors de sa visite à Constantine, samedi dernier, la situation d'"acte criminel et inadmissible", a aussi mis fin aux fonctions du directeur de la santé et de la population de la wilaya "pour sa position passive et son manquement à ses obligations professionnelles en tant que premier responsable sur la gestion du secteur de la santé de la wilaya", lit-on sur un communiqué envoyé aux rédactions. Ces décisions interviennent à l'issue des enquêtes menées par une commission interministérielle qui a relevé des dépassements dans plusieurs structures hospitalières de la wilaya de Constantine. Par ailleurs, Abdelmalek Boudiaf, visiblement déterminé à faire le grand ménage dans le secteur de la santé dans la wilaya de Constantine, a chargé le directeur général des services de santé et le directeur des ressources humaines au niveau du ministère "de coordonner avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique leurs efforts pour renforcer le personnel médical, notamment les professeurs en gynécologie qui vont assurer la continuité de la formation au sein de la maternité". Il est aussi question de mettre en place une commission ministérielle chargée de "suivre, d'accompagner et de superviser l'exécution du plan de redressement pour le CHU de Constantine", lit-on encore. Concernant le problème de la surcharge au service de maternité causé par les évacuations venant des wilayas limitrophes, 4 gynécologues seront affectés dans ces wilayas pour mettre fin aux transferts "exagérés". À l'arrêt depuis plusieurs mois, le ministre a également ordonné le lancement immédiat des travaux de réhabilitation du service de gynécologie-obstétrique. Les travaux en question devront être achevés d'ici à 5 mois. S. B.