Bien que des particuliers se soient mis à construire ou à acquérir des logements, des cabanons ou des maisons destinés exclusivement à la location en période estivale, cela n'a pas eu d'impact sur les infrastructures hôtelières, qui ont affiché complet en cette haute saison, amputée, à peine, de quinze jours de vacances pour cause de Ramadhan. Pour cette saison estivale 2015, c'est le grand rush à Béjaïa, comme toujours en pareille période. Et, bien évidemment, les lieux d'hébergement sont pris d'assaut par les vacanciers, venus des quatre coins du pays et aussi de l'étranger – il s'agit, le plus souvent, de la communauté algérienne établie à l'étranger. En témoignent les véhicules, immatriculés dans 48 wilayas, voire même à l'étranger, visibles au chef-lieu mais aussi dans les stations balnéaires de l'est et de l'ouest de la wilaya. Les bailleurs de logements, de studios, voire de chambres en profitent pour louer au prix fort. Selon Yazid Touati, le gérant de l'agence immobilière Logimmo sise à Tichy, le prix de la location varie entre 6000 et 10 000 DA la nuitée ; cette différence s'explique par la situation de l'appartement ou du cabanon ou de la maisonnette ; selon qu'il soit équipé de climatisation, d'écran plasma, de machine à laver ou de lave-vaisselle, raccordé ou non à internet. Dans la région ouest, quasiment à l'état brut car dépourvue d'infrastructures, les bailleurs se sont alignés sur les prix de la côte est, selon des agents immobiliers et des "semsaris", les intermédiaires auxquels font appel à la fois les bailleurs ainsi que les gérants d'agences immobilières. Mais de l'aveu de nombreux agents rencontrés dans le cadre de cette enquête, la location était plus rentable dans un passé récent que maintenant. La dévaluation du dinar a eu un impact certain sur le chiffre d'affaires des agences immobilières et des propriétaires. Selon M. Touati, tout le monde s'est rendu compte de l'érosion du pouvoir d'achat des Algériens. Sur un autre plan, bien que des particuliers se soient mis à construire ou à acquérir des logements, des cabanons ou des maisons destinés exclusivement à la location en période estivale, cela n'a pas eu d'impact sur les infrastructures hôtelières, qui ont affiché complet en cette haute saison, amputée, à peine, de quinze jours de vacances pour cause de Ramadhan. Les gérants des hôtels, privés et publics, n'ont pas souffert de cette concurrence que d'aucuns jugent déloyale. Ils sont rares, en effet, les bailleurs, particuliers s'entend, qui déclarent ces transactions ; aucun acte de location n'est établi. Un recensement de ces bailleurs avait été envisagé un moment en vue d'encadrer et d'organiser cette activité, mais l'idée a été très vite abandonnée alors qu'on aurait pu connaître la consistance exacte du parc locatif, fixer les loyers et faire bénéficier les communes de ressources fiscales. Le rush des estivants, enregistré la deuxième quinzaine de juillet, a fait monter excessivement les loyers. Les bungalows, appartements et camps de toile sur les côtes ont affiché complet dès que le mercure a commencé à grimper. Beaucoup de familles ont d'ailleurs décidé de prolonger leur séjour en raison de la canicule. Toufik, agent immobilier travaillant en free-lance à Béjaïa, explique que c'est tout le monde qui essaie de faire oublier les précédentes saisons estivales, jugées catastrophiques et par les agents immobiliers et par les estivants. "On a eu des mois de Ramadhan en juillet et août. Pour le business, ce n'est pas bien et cela laisse des traces", révélera-t-il. Pour sauver les précédentes saisons estivales, les bailleurs de biens immobiliers et les intermédiaires avaient consenti l'effort de baisser de 30% au moins les loyers. L'important étant de sauver une saison et de fidéliser une clientèle en prévision de prochaines années. Un gérant d'une agence immobilière, qui a pignon sur rue à Béjaïa-ville, confiera que l'ancien ministre du Tourisme avait recommandé aux propriétaires privés de biens immobiliers destinés à la location de baisser les prix. L'enjeu étant d'attirer la clientèle nationale ou étrangère. M. O