Un SOS a été lancé, hier, à la communauté internationale, par le président du Croissant-Rouge sahraoui (CRS), Yahia Buhobeini, au siège du Croissant-Rouge algérien (CRA), à Alger, en présence des représentants du PAM, du HCR et de l'Unicef. Tout en rappelant la réduction, depuis des années, des rations individuelles destinées aux réfugiés, qui n'atteignent pas les 1 200 calories, le responsable sahraoui a indiqué que cette "réalité" a déjà provoqué une situation de malnutrition, mais également de stress, ainsi que des maladies (anémie, diabète, etc.), avant d'avertir les partenaires du CRS que leur récente position en faveur d'une diminution des aides a de quoi "inquiéter". M. Buhobeini a, en outre, mis en exergue la particularité des réfugiés sahraouis, vivant en exil depuis 1975, date de l'agression et de l'occupation de leurs terres par le voisin marocain. Il a surtout mis à nu cette situation de dépendance (qui est en fait un droit) vis-à-vis de l'aide humanitaire internationale, alors que le Sahara occidental recèle d'importantes ressources naturelles (poissons, phosphate, pétrole...), qui sont exploitées par le Maroc "en violation avec le droit international et le droit humanitaire international en particulier". "Nul n'a le droit d'exploiter les ressources naturelles du Sahara occidental, excepté les Sahraouis", a soutenu l'intervenant, faisant allusion à la nature du conflit, aux différentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et de sa 4e Commission de décolonisation, mais aussi à l'avis juridique de l'ONU. Pour le président du CRS, "la responsabilité humaine" de la communauté internationale doit se manifester pour faire appliquer "la solution définitive" au problème de décolonisation d'un territoire "non autonome". Une solution "politique" qui passe par la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Mais, en attendant, "l'aide humanitaire est une espèce de paracétamol, car l'antibiotique réel est la solution politique", a-t-il déclaré, en réitérant son appel à la communauté internationale. S'adressant aux "parties qui veulent instrumentaliser politiquement le problème des réfugiés", Yahia Buhobeini a annoncé que "les Sahraouis ne changeront pas d'avis, car ils sont attachés à leur droit : le droit à l'autodétermination et à l'indépendance". Plus loin, il s'est exprimé sur l'apport de l'Algérie aux réfugiés sahraouis, notant que ce pays d'accueil "fait ce que ne font pas les autres", en apportant son aide dans les camps de Tindouf et en prenant en charge les étudiants (quelque 7 000 étudiants) et malades sahraouis (au nombre de 2 000 en 2014). De son côté, la présidente du CRA, Saïda Benhabylès, a commenté la décision de réduction de l'aide humanitaire, estimant que sous des prétextes économiques, "ils veulent affamer les réfugiés sahraouis". "Nous considérons cela comme une arme politique, pour porter atteinte à la dignité du peuple sahraoui", a-t-elle révélé, en lançant "un SOS" à la communauté humanitaire pour jouer un rôle de "force de pression sur les politiques". Mme Benhabylès a également informé que son organisme va interpeller officiellement l'organisation arabe et la fédération internationale du Croissant-Rouge et de la Croix-Rouge, sur "la nécessité de visiter les réfugiés sahraouis", pour s'enquérir de leur réalité et pour prendre les décisions nécessaires, sur le plan humanitaire. Elle a aussi annoncé l'envoi prochain d'une aide alimentaire et de médicaments dans les camps des réfugiés sahraouis. H.A.