La Turquie se dirige vers l'organisation de nouvelles élections législatives anticipées, au lendemain de l'échec du Premier ministre, Ahmet Davutoglu, de former un gouvernement de coalition, ont rapporté les médias turcs. Le chef du gouvernement d'Ankara avait tenté une ultime séance de tractations avec le Parti d'action nationaliste (PAN) pour sortir de l'impasse politique. En vain. "Malheureusement, malgré notre volonté de former un gouvernement, il n'a pas été possible de trouver un terrain d'entente ni avec le Parti républicain du peuple (CHP), ni avec le MHP, pour former une coalition", a déclaré Ahmet Davutoglu, repris par l'agence officielle Anadolu. "J'avais ouvertement annoncé que pendant que nous menons des discussions avec un des partis, nous entretiendrons des échanges également avec les autres formations", a-t-il ajouté. "Nous avons discuté des quatre conditions du PAN. Après cela il a été nettement clair qu'une coalition entre nos partis n'était pas possible", a-t-il indiqué, selon la même source. Le parti de Devlet Bahceli aurait refusé aussi tout soutien à un gouvernement minoritaire ou un vote au Parlement pour un scrutin anticipé, selon Anadolu, citant le Premier ministre qui a évoqué une éventuelle remise de son mandat, d'ici aux prochains jours. Après un règne sans partage depuis 2002, le Parti islamo-conservateur de la justice et du développement (AKP), du président Reccep Teyyip Erdogan, a subi un sérieux revers lors des législatives du 7 juin dernier, perdant ainsi la majorité absolue au Parlement et par là la possibilité de former seul un gouvernement. Le président turc a deux possibilités, selon la Constitution turque qui lui permet de former un cabinet dirigé par son parti jusqu'au scrutin, au cas où la majorité se dégagerait à l'Assemblée en faveur de législatives anticipées, ou bien convoquer lui-même une nouvelle élection. Dans ce deuxième cas, un "gouvernement d'élection" sera mis en place et composé de représentants de chacun des partis présents au Parlement, jusqu'à la date de la prochaine législative. L. M./Agences