L'Algérie aurait saisi l'Opep pour entreprendre une action afin d'enrayer la chute des prix du pétrole. Le Wall Street Journal citant "des sources familières du dossier", évoque une lettre du ministre de l'Energie, Salah Khebri, adressée au secrétariat de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), "avertissant qu'une nouvelle baisse des prix du pétrole pourrait justifier des discussions sur la stratégie de l'organisation". The Wall Street Journal estime que "c'est le dernier signe de stress économique" pour certains membres de l'organisation. "Selon des sources, le ministre algérien du Pétrole, Salah Khebri, a envoyé la semaine dernière une lettre au secrétariat de l'Opep se plaignant que les prix du pétrole de l'Opep ont fortement diminué depuis que le groupe a décidé de maintenir son plafond inchangé lors d'une réunion en juin", révèle l'article publié, jeudi, par Benoît Faucon et Summer Saïd. L'article indique le Brent se négocie maintenant autour de 47 dollars le baril, contre 62 dollars le baril lors de la réunion du mois de juin dernier. La lettre du ministre de l'Energie demande à l'Opep "d'envisager de prendre des actions", sans préciser le type d'actions. Selon Nasdaq.com, avec d'autres membres de l'Opep, l'Algérie avait insisté sur la coopération plus proche avec des producteurs non-Opep. Selon les rédacteurs de l'article, "la lettre ne va pas aussi loin que l'appel pour une réunion d'urgence de l'Opep ou d'une réduction de la production". Ils rappellent que "l'Arabie saoudite et ses alliés au sein du groupe ont déjà dit qu'ils ne songeaient pas à de tels mouvements". Pour rappel, le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a indiqué, maintes fois, que "des discussions sont en cours pour pouvoir prendre des décisions". En marge de l'inauguration, la semaine passée, du centre d'appels de la Société de distribution de l'électricité et du gaz d'Alger, M. Khebri a souligné la nécessité "d'un consensus pour aller plus loin". "Le plus loin peut être une réunion extraordinaire ou un consensus qui permet de l'appliquer sans avoir besoin de réunion", avait-il indiqué, précisant que l'Algérie, à elle seule, ne peut rien faire. Pour M. Khebri, il faut faire bouger l'Opep de l'intérieur en impliquant les autres pays non-Opep. Les prix du pétrole ont évolué en baisse hier en cours d'échanges européens au lendemain d'une tentative de redressement, alors que le marché demeure plombé par un indice économique morose en Chine, deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a perdu 40 cents à 46,22 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de Light Sweet Crude (WTI) pour livraison en octobre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a reculé de 31 cents à 41,01 dollars. "Les cours du Brent sont en route pour leur septième déclin hebdomadaire en huit semaines, tandis que le WTI se prépare à marquer une huitième baisse hebdomadaire d'affilée, sa plus longue série de pertes hebdomadaires en 29 ans", ont constaté des analystes. Les cours ont ainsi perdu plus de la moitié de leur valeur depuis juin 2014, quand ils avaient atteint un pic annuel, plombés par une offre excédentaire malgré une amélioration de la demande stimulée par les prix bas. Et face à la stratégie de protection de parts de marché de certains pays de l'Opep, qui continue d'augmenter son offre, et à la résistance du pétrole de schiste américain malgré la baisse des prix, les perspectives à court terme pour le Brent et le WTI sont moroses. Le prix du panier de référence de bruts de l'Opep a perdu 1,26 dollar jeudi, à 44,13 dollars le baril, par rapport à mercredi, selon un communiqué de l'organisation. M. R.