Pour M. Khebri, il faut faire bouger l'Opep de l'intérieur en impliquant les pays non-Opep. "Parce que la réduction de la production par l'Opep, à elle seule, ne peut pas garantir le retour à la stabilité du marché." "Des discussions sont en cours pour pouvoir prendre des décisions", a répété, hier à Alger, le ministre de l'Energie, Salah Khebri, en marge de l'inauguration du centre d'appels de la Société de distribution de l'électricité et du gaz d'Alger, soulignant la nécessité "d'un consensus pour aller plus loin". "Le plus loin peut être une réunion extraordinaire ou un consensus qui permet de l'appliquer sans avoir besoin de réunion", a indiqué M. Khebri. Interrogé sur les marges de manœuvre de l'Algérie, le ministre, très réaliste, répond que notre pays à lui seul ne peut rien faire. "L'Algérie agit dans le cadre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cette organisation a été créée pour pouvoir, selon ses statuts, sauvegarder les intérêts individuels et collectifs de ses membres. Ce travail doit se faire à l'intérieur de l'Opep", a-t-il expliqué, précisant que notre pays représente moins de 4% de la production de l'Opep. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole, elle-même, ne représente, environ, qu'un tiers du marché mondial. "L'Algérie, seule, ne peut rien faire. Tout comme beaucoup de pays ne peuvent rien faire seuls. Il s'agit de travailler dans le cadre d'un consensus à l'intérieur de l'Opep. C'est ce que nous essayons de faire maintenant", a affirmé le ministre. Pour M. Khebri, il faut faire bouger l'Opep de l'intérieur en impliquant les autres pays non-Opep. "Parce que la réduction de la production par l'Opep, à elle seule, ne peut pas garantir réellement le retour à la stabilité du marché." "Il faut faire des démarches à l'intérieur de l'Opep et avec les pays non-Opep. Ce que font, d'ailleurs, d'autres pays avec nous", a-t-il indiqué. Le pari semble difficile à tenir. Pour rappel, le ministre saoudien du Pétrole a affirmé, à la fin de l'année dernière, que son pays ne changera rien à son rythme de production même si le cours du baril baisse à 20 dollars. "Il n'est pas dans l'intérêt des producteurs de l'Opep de baisser leur production, quel qu'en soit le prix", avait déclaré Ali al-Naïmi. En prévision du retour du pétrole iranien, l'Arabie saoudite semble vouloir maximiser ses parts de marché sans se préoccuper de l'effet sur les prix du pétrole, et rien n'annonce qu'elle réduira prochainement sa production. Les prix du pétrole ont bouclé la semaine en baisse, dans un marché attentiste, à la suite de la chute du WTI à son plus bas niveau en séance en près de six ans et demi, plombé par un excès d'offre. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, dont c'est le dernier jour de cotation, a encore perdu 27 cents à 48,95 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Cette faiblesse globale dans les marchés du pétrole est toujours liée à la politique de production de l'Opep, qui continue d'augmenter son offre, et à la résistance du pétrole de schiste américain face aux bas prix. Par ailleurs, interrogé si le gouvernement ne compte pas réviser les prix de l'électricité et du gaz, avec la baisse des cours du pétrole, le ministre de l'Energie a préféré esquiver le sujet. M. Khebri s'est contenté de répondre que "les financements de Sonelgaz sont garantis par l'Etat, à partir du moment où les prix de l'électricité et du gaz sur le marché national n'ont pas évolué depuis dix ans". Pour le ministre, "c'est ce qui a permis à Sonelgaz d'avoir les investissements nécessaires pour assurer les capacités qui nous ont permis de passer un été globalement satisfaisant, par rapport aux années précédentes. L'Etat a mis en place les moyens pour permettre à Sonelgaz d'assurer son plan de charge". M. R.