"Le cahier des charges pour la 4G fixe sera fin prêt avant la fin de l'année en cours", a déclaré la ministre de la Poste et des TIC lors de sa visite effectuée hier à Alger. Imane Houda Feraoun, jeune ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, ne cesse de faire parler d'elle, ces derniers jours, de par ses sorties sur le terrain, qui sont loin d'être banales. Pas plus tard qu'hier, les visites effectuées auprès d'Algérie Télécom, de Mobilis et d'Algérie Poste ont permis de mettre les mots sur des maux qui ont été trop longtemps tus. Houda-Imane Feraoun, visiblement décidée à mettre fin à certaines pratiques peu catholiques, ou du moins à en atténuer la teneur, a exhorté les responsables des entreprises citées plus haut de fournir davantage d'efforts pour améliorer leurs performances et offrir au citoyen un service de qualité. Concrètement, la ministre a surtout exprimé des critiques en direction d'Algérie Télécom et d'Algérie Poste épargnant Mobilis de ses cinglantes remarques. "Hormis des promesses et des discours, que faites-vous concrètement ? Donnez-moi des exemples, des délais", lance-t-elle à l'attention du directeur d'Algerie Poste dont le siège, lui-même, semblait lugubre, dénotant de la situation qui prévaut dans cette entreprise. Algerie Poste qui détient plus de 18 millions de comptes CCP, plus de 7 millions de détenteurs de cartes CCP, 4 millions de comptes Cnep, continue à souffrir de problèmes financiers. Mais c'est plutôt Algérie Télécom qui suscitera presque de la colère. "Tout le monde se plaint de vous, y compris les représentants de l'Assemblée. Il est inadmissible, en effet, que des quartiers puissent être privés de téléphone ou d'Internet plusieurs jours de suite, comme c'est le cas à Bachedjarrah. Ce ne sont pas des citoyens de seconde zone. Le client a droit à un meilleur traitement. Il faut l'avertir avant de procéder à des coupures de la ligne le soir et rembourser les heures perdues", a lâché la ministre fortement exaspérée. Et de poursuivre : "La situation est également catastrophique à Tizi Ouzou, à Béjaïa, à Skikda et à Bouira, et notamment dans la région des Hauts-Plateaux, sans oublier Tindouf. Cela ne peut plus durer ainsi." Sur un autre registre, la ministre n'a pas dit que parmi les contraintes d'AT figure la difficulté dans les recouvrements, notamment auprès du ministre lui-même, auprès de Mobilis et d'Algerie Poste. Elle recommandera, toutefois, de s'occuper davantage de la formation et d'allouer au moins 1% du budget à la recherche. Pour améliorer les prestations d'Algérie Télécom : la ministre privilégie la piste du "dégroupage de la fibre locale" Encore une fois, il n'est pas question de toucher à Algérie Télécom de quelque manière que ce soit et surtout pas jusqu'à aller lui créer un concurrent comme proposé par Zohra Derdouri, ancienne ministre du secteur. La question a d'ailleurs été posée clairement à la nouvelle ministre laquelle, sans hésitation, a répondu par la négative, reconnaissant que "le monopole" d'Algérie Télécom relève de "la souveraineté nationale" sans expliquer la portée d'une telle déclaration. Quoi qu'il en soit, la ministre, convaincue qu'"AT remplie pleinement sa mission, et ce, sur tout le territoire national", tranche la question en assurant qu'"il n'y aura pas de nouvel opérateur" privilégiant la piste de "l'ouverture de la fibre locale" sans de plus amples explications, là encore, sur une telle option, voulant certainement faire référence à la boucle locale. Houda-Imane Feraoun pleine d'assurance, malgré un manque d'expérience flagrant, s'exprimait en marge de la visite sur des questions liées à la politique du secteur annonçant, à l'occasion, que "le cahier des charges concernant la 4G LTE sera prêt avant la fin de l'année". Et d'expliquer : "Une première mouture vient d'être transmise à l'ARPT pour se prononcer sur le document courant septembre. Ce dernier sera ensuite enrichi par de nombreuses parties, y compris l'Apoce." L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications devra également examiner et se prononcer, selon la ministre, avant la fin du mois en cours, sur "l'option" d'accélérer le déploiement de la 3G, notamment pour Djezzy et Ooredoo. Mais le fait saillant de la visite réside sans nul doute dans la déclaration de Feraoun d'aller vers "la portabilité et l'itinérance nationale" à l'horizon 2016. Cela suppose aussi qu'il faut recourir à une nouvelle loi sur les télécoms. "La question est prise en charge et sera débattue", affirme la ministre, qui semble dire aussi que cela prendra du temps. Du coup, la visite n'est pas achevée, et la ministre mesure déjà "son enthousiasme" et tente d'argumenter : "Il faudra attendre la rentrée sociale et discuter de la portabilité et de l'itinérance avec toutes les parties sans négliger de voir si cela ne constitue pas un fardeau pour les opérateurs et ne porte pas préjudice à leur rentabilité." N.S.