Les pluies diluviennes, qui se sont abattues avant-hier sur Constantine, ont laissé une partie de la ville, essentiellement El-Khroub et Ali-Mendjeli, exsangue. Face à cet état d'alerte, les autorités locales ont mis en place une cellule de crise. En l'espace de deux heures, la ville de Constantine, qu'on appelle aussi ville du Vieux Rocher, donnait l'air d'un décor d'apocalypse ou d'une zone de guerre. Morts, inondations, routes bloquées, accidents de la circulation, cités isolées et quartiers plongés dans le noir pendant plusieurs heures. C'est le bilan des dégâts — même s'ils ne sont pas encore estimés — provoqués par les pluies diluviennes qui se sont abattues, avant-hier, sur Constantine et qui ont laissé une partie de la ville, essentiellement El-Khroub et Ali-Mendjeli, exsangue. En effet, trois personnes ont trouvé la mort dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli, commune d'El-Khroub, suite à ces fortes averses. Deux femmes ont été découvertes mortes dans un atelier de couture situé à la cité 400-Logements à l'unité de voisinage (UV9), avons-nous appris auprès de la cellule de communication de la Protection civile. A. S., la première victime, âgée de 21 ans, a été retrouvée vers 1h du matin par les pompiers. La deuxième, quant à elle, a été découverte quelques heures plus tard, le corps recouvert par les eaux qui ont envahi l'atelier situé, au sous-sol de l'immeuble. Par ailleurs, un troisième corps, celui d'un adolescent de 16 ans, a été retrouvé à l'unité de voisinage (UV1). Selon le lieutenant Noureddine Tafer, chargé de la cellule de communication à la direction de la Protection civile, les premiers appels à l'aide ont été enregistrés à partir de 16h, soit 30 minutes seulement après les premières pluies. Notons que 60 agents, 7 camions, 10 ambulances et 4 pompes à eau ont été mobilisés lors de l'intervention de la Protection civile qui a duré plus de 12h, autrement dit très tard dans la nuit de lundi à mardi. Des maisons inondées, des accidents et des routes bloquées Des centaines de maisons, dont la plupart sont situées dans la commune d'El-Khroub, ont été inondées. C'est d'ailleurs dans cette commune que l'on a enregistré le plus gros des dégâts. Les habitants ont été pris au piège par les eaux de pluie, dans les cités 250 et 900-Logements, dans plusieurs autres quartiers de la nouvelle ville Massinissa, ainsi que dans les deux unités de voisinage 2 et 9 dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Même le siège de la daïra et plusieurs établissements scolaires n'ont pas été épargnés. Les averses, dont le niveau a atteint, dans certains endroits, jusqu'à un mètre, ont, également, provoqué plusieurs accidents de la circulation à El-Khroub et à El-Baâraouïa. Si aucune perte humaine n'a été enregistrée, les dégâts matériels sont, en revanche, très importants. À ce sujet, les éléments de la Protection civile n'ont toujours pas encore établi une estimation définitive des dommages. Dans le même sillage, plusieurs routes ont été bloquées, dans la soirée de lundi, notamment la RN79 reliant la nouvelle ville Ali-Mendjli à l'aéroport international Mohamed-Boudiaf et le chemin de wilaya 101, complètement inondés. Une quarantaine de véhicules a été prise au piège, obligeant même certains automobilistes terrifiés à se laisser emporter par les eaux, tout en espérant ne pas revivre les inondations de Bab El-Oued, en 2001.
Une cellule de crise à l'APC d'El-Khroub Une cellule de crise a été mise en place à l'APC d'El-Khroub pour aider les habitants sinistrés et évaluer les dégâts. C'est ce que nous a déclaré, hier, Abdelhamid Aberkane, P/APC de la commune d'El-Khroub. Regroupant des représentants des secteurs concernés, à savoir la Protection civile, les ressources en eau, l'habitat et la Sûreté nationale, "cette cellule de crise nous permettra d'évaluer les dégâts causés par les intempéries et d'aider les familles dont les habitations ont été les plus touchées. Certaines ont besoin de plusieurs jours pour être réhabilitées", nous a déclaré M. Aberkane. Et de poursuivre : "Certaines maisons ont été inondées par les eaux qui ont atteint une hauteur dépassant 1 mètre, par endroits." Et notre interlocuteur d'ajouter : "Des dégâts importants ont été enregistrés dans plusieurs établissements scolaires qu'on doit prendre en charge en urgence, avant la rentrée scolaire." Enfin, concernant l'état des avaloirs, notre interlocuteur rejette la responsabilité sur les autorités compétentes."Les constructions illicites et l'absence d'un plan pour les nouvelles constructions, qui se font dans l'anarchie, sont la cause principale de cette situation", explique le P/APC d'El-Khroub. S.B.