Deux ans après avoir déposé son dossier de candidature, Oran vient, presque sans surprise, d'hériter de l'organisation de la 19e édition des Jeux méditerranéens, grâce, sans doute, à des arguments infrastructurels indéniables et à la mobilisation des autorités et d'un certain nombre de cercles mais, également, en raison de la situation sécuritaire défavorable de la Tunisie qui n'a pas permis à Sfax de supporter la concurrence. En choisissant, jeudi dernier, la capitale de l'Ouest algérien pour accueillir les JM 2021 (51 voix contre 17), le Comité international des Jeux méditerranéens (CIJM) a récompensé deux années de travail ininterrompu des responsables de la ville et de la wilaya d'Oran mais aussi le soutien des instances sportives nationales et du gouvernement pour l'aboutissement de la candidature oranaise. Ce vote est aussi une reconnaissance des efforts consentis en termes de développement des infrastructures sportives et hôtelières d'une wilaya qui ne cache pas son ambition de se hisser au rang de métropole méditerranéenne, au même titre que les autres cités du pourtour. De la réalisation de nouveaux hôtels de haut standing à la construction en cours du village olympique de Bir El-Djir et d'autres infrastructures sportives en passant par l'aménagement urbain, le renforcement du réseau routier et d'autres projets de développement, Oran a indéniablement accompli de grandes avancées mais il reste encore beaucoup à faire pour espérer accueillir, dans les meilleures conditions qui soient, les JM 2021 et les délégations des 24 pays participants. Les responsables locaux l'assurent, toutes les dispositions seront prises pour qu'El Bahia soit prête le jour J. L'autre gageure qui attend Oran et, avec elle tout le pays, ce sont les performances des athlètes algériens qui seront engagés dans les compétitions de 2021. Jusqu'ici, à quelques très rares exceptions, il n'y a pas de quoi pavoiser et les Mondiaux d'athlétisme, toujours en cours à Pékin, soulignent le cruel déficit du sport national. De contre-performance en contre-performance, les sportifs algériens, toutes disciplines confondues, ont sérieusement perdu de leur aura ces dernières années, jusqu'à ne plus susciter le respect, encore moins la crainte, de leurs adversaires. À l'exception de l'équipe nationale de football qui continue à tenir la dragée haute à ses rivales, tous les autres sportifs peinent à briller sur les plans continental et mondial. Dans six ans, donc, l'Algérie devrait avoir achevé les préparatifs en infrastructures sportives et hôtelière destinées à accueillir les JM2021, conformément au cahier des charges du Comité international des Jeux méditerranéens, mais aussi préparé des athlètes de haut niveau, capables de redorer l'image écornée du sport national, ce qui n'est pas la moindre des tâches. S. Ould Ali