Pour de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, l'emprisonnement du général Hassan affaiblira l'institution militaire et entamera de la crédibilité de l'Etat vis-à-vis de l'étranger. La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, s'est montrée très préoccupée par les récentes décisions prises par la présidence de la République qui a dissous le Groupe d'intervention spécial (GIS) du DRS et de mettre à la retraite plusieurs cadres de l'armée. Mais aussi et surtout par la mise sous mandat de dépôt de l'ex-chef de la lutte contre le terrorisme au sein du DRS, en l'occurrence le général Hassan, accusé d'avoir "constitué son propre groupe terroriste". Pour Hanoune, toutes ces décisions rendues publiques "font peur au peuple" et révèlent "une grave scission" au sommet de l'Etat. "Où va le pays ? Que se passe-t-il au sommet de l'Etat ?", s'interroge-t-elle, avertissant, au passage, que de tels événements risquent "d'affaiblir l'institution militaire et de remettre en cause la crédibilité de l'Etat vis-à-vis de la communauté internationale". Louisa Hanoune, qui se réapproprie ainsi la fameuse boutade de feu Mohamed Boudiaf, "Où va l'Algérie ?", se dit davantage outrée que cette désormais "affaire général Hassan" intervient quelques mois après l'attaque terroriste de Tiguentourine que l'armée algérienne avait "déjouée" "avec brio". Pour elle, cette affaire, pour le moins inattendue, est "une question qui va de la sauvegarde nationale". Le général Hassan, jusque-là surnommé "Monsieur antiterrorisme" au sein du DRS, a été, rappelons-le, placé sous mandat de dépôt par le juge du tribunal militaire de Blida, jeudi dernier, après des heures d'interrogatoire. Les délits qui lui sont reprochés vont "de l'insubordination à la création d'une organisation armée en passant par la rétention d'informations et la détention d'armes à feu". Désormais, il encourt la peine capitale. Hasard du calendrier ou acte prémédité, l'arrestation puis la condamnation de ce général du DRS sont intervenues au moment où l'ancien "émir" et fondateur de l'Armée islamique du salut (AIS), branche armée de l'ancien FIS dissous, que le même général combattait dans les années 90, en l'occurrence Madani Mezrag, tenait son "congrès" dans son ancien fief, dans les maquis de Jijel ! À l'issue duquel "congrès", ce dernier avait annoncé la création d'un parti sur les décombres de l'ancien FIS dissous. Si Louisa Hanoune n'a pas fait de lien entre ces deux événements qui se sont chevauchés, elle a, néanmoins, estimé que le retour sur scène de Madani Mezrag "relève beaucoup plus de la diversion". Ceci, non sans alerter sur les répercussions que provoquerait ce retour sur scène de l'ancien "émir" et fondateur de l'Armée islamique du salut (AIS), branche armée de FIS dissous. Elle s'est montrée formelle sur ce sujet : "Une telle sortie ne peut être tolérée dans l'actuelle situation du pays ; elle ne peut que compliquer davantage la situation." La porte-parole du PT estime qu'"il ne peut y avoir de paix totale, sans avoir clos tous les dossiers de la tragédie nationale dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, et aujourd'hui, on n'en est pas encore là". F.A.