Il précise que c'est une rencontre fraternelle entre les islamo-nationalistes. L'ancien émir de l'Armée islamique du salut (AIS), branche armée de l'ex-FIS Madani Mezrag, a affiché sans ambages hier, son alignement sur les thèses du FLN version Belkhadem. «J'estime que les islamistes se sont trompés envers le FLN et l'Etat national auxquels ils ont fait du tort» a-t-il déclaré, au terme d'une rencontre de deux heures avec le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem au siège du parti. «C'est une rencontre du courant islamo-nationaliste», a souligné Mezrag. «Ce n'est pas parce que le FLN est le parti majoritaire que nous sommes venus le voir, mais c'est parce qu'en son sein, il y a des personnes avec qui nous partageons les mêmes visions et les mêmes idées», a-t-il dit. «C'est une visite fraternelle et amicale pour échanger des points de vue sur tout ce qui engage l'avenir de l'Algérie», a ajouté celui qui a décidé d'une trêve unilatérale le 1er octobre 1997. De son côté, Abdelaziz Belkhadem n'a jamais caché son désir de trouver un compromis avec les islamistes pour sortir le pays de l'ornière de la violence. L'ex-émir de AIS a tenu à souligner qu'il n'a pas demandé à rencontrer le secrétaire général du FLN: «Je n'ai pas demandé cette rencontre, ce sont d'autres personnalités qui l'ont arrangée et j'ai accepté.» C'est la première fois qu'un ex-émir d'un groupe armé exprime publiquement son soutien à un parti politique. Questionné par les journalistes présents hier, au siège du FLN, au sujet des rédditions et de la réconciliation nationale, Mezrag a affirmé que ces rédditions ne constituent pas l'objectif principal de la réconciliation nationale. «L'expérience de 1997 nous a bien montré que ce problème (les redditions Ndlr) n'est pas du tout compliqué, d'ailleurs, ajoute-t-il, ces rédditions se sont arrêtées dès que qu'on a cessé de travailler avec les textes de la concorde nationale», a-t-il déclaré soulignant au passage que « cette réconciliation n'a pas commencé en 2005, elle a commencé en 1997». Enchaînant sur Hassan Hattab, l'ancien émir de l'ex-AIS a nié tout contact avec son homologue: «Je n'ai pas de contact direct avec Hattab mais d'autres amis sont en contact permanent avec son groupe. Avec les textes qui seront élaborés prochainement, la question des rédditions ne durera pas plus d'une année». Il s'exprime parfois en son nom propre, parfois en tant qu'ex-émir de l'Armée islamique du salut (AIS), branche armée du FIS dissous. L'affaire de Anouar Haddam a également été abordée, toujours à sa sortie du siège du FLN. «C'est une erreur, elle a été gonflée anormalement», a-t-il estimé. Pour Mezrag, Anouar Haddam est une personnalité, c'est un ex-député c'est un ex-responsable du FIS dissous. Mais il semble lui reprocher quelque chose: «La charte pour la paix et la réconciliation avalisée par le peuple est une idée générale, il va y avoir des lois qui vont clarifier plusieurs choses. Etant condamné par la justice et l'action juridique permettant la levée de la condamnation n'ayant pas encore été élaborée, les autorités algériennes ont le droit d'arrêter Haddam à sa rentrée à l'aéroport. L'Etat a ses institutions. Haddam aurait dû se taire. Il a voulu faire de sa rentrée un scoop international.» Avant de disparaître dans sa voiture Mercedes grise avec un numéro d'immatriculation étrangère, il déclare que la réconciliation «ramènera d'autres résultats» sans préciser lesquels.