Le procès de l'ancien dirigeant tchadien Hissène Habré reprend aujourd'hui à Dakar, ont indiqué des sources judiciaires au sein des chambres africaines extraordinaires. Accusé de torture, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, Hissène Habré devra comparaître une nouvelle fois devant l'instance judiciaire installée par l'Union africaine, après plusieurs semaines d'interruption de son procès, ouvert le 20 juillet dernier. Le procès avait été reporté suite à des incidents qui ont émaillé la première séance à laquelle Hissène Habré avait assisté de force, rejetant en bloc les faits qui lui sont imputés et refusant aussi de reconnaître la légalité de cette instance judiciaire. "Après une lutte de 25 ans et après avoir patiemment attendu 45 jours, les survivants vont enfin pouvoir se faire entendre devant un tribunal", a déclaré Reed Brody, conseiller juridique à Human Rights Watch, qui travaille avec les victimes depuis 1999, lit-on sur le site de cette organisation non gouvernementale. "Hissène Habré peut toujours essayer de provoquer d'autres perturbations, il ne dispose pas d'un veto sur l'opportunité de son jugement ou sur le droit des victimes à obtenir justice", a ajouté la même source. L'ancien dirigeant tchadien refuse toujours de communiquer avec ses avocats, commis d'office, mais cela ne change rien à la teneur et la suite de ce procès qui constitue une première en Afrique et qui met fin à l'impunité des ex-dirigeants du continent. L. M.