Bien qu'ayant été marquée par l'inauguration de neuf établissements scolaires, entre écoles primaires, collèges et lycées — dont un CEM baptisé au nom d'Assia Djebar —, la visite de Mme Nouria Benghebrit, jeudi dernier, à Oran, ne s'est pas distinguée par l'annonce de quelque nouvelle mesure pour l'année scolaire qui débute. Dans un point de presse improvisé au lycée Pasteur — établissement datant de 1887 dont les travaux de rénovation ne semblent pas intégrer la nécessité de préserver le cachet de la construction —, la ministre de l'Education a reconnu qu'il subsistait encore des "zones de tension" en Algérie, des régions où le secteur éducatif reste confronté à un certain nombre de problèmes, malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics. Ces problèmes, qui, a-t-elle assuré, sont pris en charge de "manière graduelle", n'ont pas empêché une rentrée calme et sans incidents dans la grande majorité des établissements. Au grand dam de certains milieux qui, a-t-elle suggéré, auraient préféré une reprise beaucoup moins sereine. D'ailleurs, a-t-elle relevé, certaines images peu flatteuses pour le secteur de l'éducation, diffusées sur les réseaux sociaux, datent de plusieurs années et ne reflètent pas la réalité d'aujourd'hui. Nouria Benghebrit s'est félicitée de l'avancée enregistrée par l'enseignement de la langue amazighe. "L'année dernière, seulement 11 wilayas avaient adopté l'enseignement de cette langue, aujourd'hui, nous en sommes à 21 wilayas", a-t-elle déclaré, sans cacher sa satisfaction. Elle a également souligné que tamazight est traitée comme n'importe quelle autre matière pédagogique, avec son programme et ses manuels, mais qu'il revenait aux parents d'élèves de choisir, ou non, d'inscrire leurs enfants aux classes de langue amazighe. La ministre est revenue sur le réajustement horaire pour les régions sud du pays en précisant que cette question dépendait des enseignants et des parents d'élèves. Ce n'est pas "une décision administrative", mais plutôt un choix que la population locale devra faire. En tout cas, aucun réajustement horaire ne sera opéré s'il n'y a pas consensus entre les parents d'élèves, les enseignants, les représentants élus... "En cas d'entente, il peut même y avoir des traitements différents entre deux daïras d'une même wilaya", a-t-elle encore avancé. Si Nouria Benghebrit a admis que le dossier de la programmation des examens était au point mort — plusieurs propositions découlant d'une synthèse de la conférence nationale sur l'école devant être soumises au gouvernement —, elle s'est, toutefois, attardée sur les efforts fournis en direction de l'intégration de la culture algérienne dans l'école, notamment à travers les manuels scolaires dont 80% des textes sont "anonymes", selon un constat établi par un inspecteur pédagogique de l'éducation nationale. Pour amener les choses à un équilibre plus juste, le département de Mme Benghebrit et le Salon international du livre algérien (Sila) ont convenu d'un programme visant à rapprocher les élèves de la littérature algérienne à travers des visites d'auteurs dans les écoles ou l'organisation de visites scolaires à la prochaine édition du Sila. En tout cas, une commission a été installée pour étudier toutes les actions pouvant "réconcilier" les élèves avec la culture algérienne et amener l'école à se réapproprier les auteurs du terroir. Interrogée sur la scolarisation des réfugiés, notamment des Syriens, la ministre a indiqué qu'ils pouvaient s'inscrire dans les écoles, 2 000 élèves syriens étant déjà scolarisés à travers le territoire national. La ministre a achevé sa visite par une rencontre à huis clos avec les inspecteurs de la région, au lycée Hamou-Boutlélis.