À Hassi-Messaoud, les habitants vivent sur un volcan : des constructions ont été réalisées à proximité d'installations de production d'hydrocarbures très dangereuses. Les constructions aux alentours des installations pétrolières très dangereuses posent un sérieux problème pour les habitants et l'économie nationale. C'est le constat établi par M. Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. Invité hier de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre avouera que ce phénomène a engendré une “situation chaotique”. Ce problème a commencé, selon lui, durant les années 1980, notamment à Hassi-Messaoud. Ce complexe devait être, affirmera M. Khelil, un périmètre d'exploitation, comme cela est pratiqué dans le monde entier, géré par une société nationale qui veille à ce qu'il n'y ait que des activités qui consistent au forage des puits, entre autres principales activités. Or, des constructions ont été réalisées d'une manière illicite près de ces installations très dangereuses telles que les unités de GPL, de production de pétrole, de gaz… Des permis de construire ont été délivrés par les autorités locales. Pis, une maison, a déploré le ministre, a été construite sur un chemin menant vers un puits. Constructions illicites près des installations pétrolières : La démolition, seule solution “Il y a impossibilité pour Sonatrach d'intervenir sur le puits sans danger pour les populations”, reconnaîtra-t-il. Mais le gros problème, ajoutera M. Khelil, c'est comment développer le gisement de Hassi- Messaoud avec toutes les constructions aux alentours. “Ça peut provoquer des conséquences néfastes pour les populations qui y habitent, mais aussi pour l'érosion compte tenu du fait qu'on ne pourrait plus créer de richesses. Des revenus qu'on ne perçoit plus à cause de ces développements chaotiques effectués durant les années 1980”, regrettera M. Khelil. Pour cela, le ministre a indiqué qu'un Conseil interministériel a été tenu avec toutes les administrations concernées. Plus de 21 décisions ont été prises, dont celle de faire de Hassi-Messaoud une zone d'exploitation où toutes les autres constructions sont interdites. En termes plus clairs, expliquera le premier responsable du département de l'Energie, “on ne peut plus construire à l'intérieur d'une usine”. Les gens, indiquera-t-il, viendront pour travailler mais doivent vivre ailleurs. L'autre décision qui vient compléter la première : la création d'une zone à 30 kilomètres au sud de Hassi- Messaoud où résideront les citoyens, y compris le personnel de Sonatrach qui ne doit plus habiter dans l'enceinte même du complexe. M. Khelil demande également que les sociétés de services, algériennes, américaines et françaises, soient déplacées vers une base logistique au sud de la commune de Hassi-Messaoud. Cette zone sera située donc au sud près de la route du nouvel aéroport qui sera réalisé. Il est même envisagé l'extension d'une ligne de chemins de fer vers cette zone. Le même principe doit être appliqué pour le gisement de Hassi-Berkine où des bidonvilles poussent comme des champignons. À Skikda, soulèvera Chakib Khelil, la Sonatrach fait face au problème des indus occupants à l'intérieur du complexe industriel qu'elle a du mal à transférer. Pourtant, précisera le ministre, la compagnie nationale leur a construit des logements il y a plus de 10 ans. À Constantine, l'entreprise a été contrainte de dévier un gazoduc de 60 km à cause des constructions. En conclusion, le ministre de l'Energie exhorte les autorités locales, walis et P/APC, à démolir “peut-être” les constructions illicites sur ces terrains qui forment le périmètre de la Sonatrach. Pour un meilleur fonctionnement des ports pétroliers, la Sonatrach installera aux environs de ces enceintes, cinq bouées dites off-shore. Implantées à plusieurs kilomètres de ces ports, ces bouées géantes flotteront au-dessus de la mer et serviront à charger les navires de pétrole. Une ligne sous-marine qui arrive jusqu'au niveau de cette bouée approvisionnera les méthaniers. Ces derniers peuvent de ce fait s'arrimer, s'approvisionner puis repartir sans toutefois accéder au port, même en cas de mauvais temps. C'est, en substance, ce qu'a annoncé Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, au cours d'une intervention hier sur les ondes de la Chaîne III. Deux d'entr'elles seront mises en place à Arzew, une à Béjaia et deux autres à Skikda. Ce projet qui sera achevé, estime le ministre, durant l'année en cours, permettra une meilleure organisation des ports pétroliers et évitera les dérangements causés par, notamment les VLCC, (grands bateaux qui chargent plus de 2 millions de barils). Mauvaise gestion des ports pétroliers : Près de 80 millions de dollars de pertes par an En perspective d'une meilleure gestion des ports pétroliers, une société mixte Sonatrach-entreprises portuaires (pétroliers) qui devra gérer et exploiter ces enceintes a été créée. "C'est une pratique internationale. Ce qui donne lieu à une réactivité rapide et efficace”, affirmera M. Khelil. À cause du manque de cette réactivité, l'Algérie perd chaque année jusqu'à 80 millions de dollars. Avec cette société, soulignera-t-il, cette coquette somme sera récupérée et peut être investie pour l'amélioration des ports pétroliers. Cette société sera à majorité Sonatrach. Le P-DG est d'ores et déjà installé et commence à organiser son équipe. Sur un autre registre, le ministre a indiqué que son département est en train d'étudier les possibilités pour la mise en place d'une société qui peut agir rapidement en cas de catastrophes. Cette société doit être dotée de tous les moyens humains et matériels nécessaires pour faire face aux divers problèmes qui surgiront à l'avenir. Car, selon le ministre, le risque maritime lié aux marées noires, par exemple, guette l'Algérie en permanence. Des négociations sont vraisemblablement en cours entre le ministère et ses partenaires pétroliers qui activent dans le bassin méditerranéen et l'Afrique de l'Ouest pour la création d'une société “coopérative”. Celle-ci pourrait avoir, proposera-t-il, des bases, une en Algérie et une autre en Afrique de l'Ouest. Beaucoup d'opérateurs sont, paraÎt-il, intéressés par une participation dans cette société. B. K.