Des indus occupants sont recensés dans la zone industrielle qui présente toujours un risque majeur. Le ministre de l'énergie est revenu, hier, sur le dossier des constructions illicites sur les pipelines et à l'intérieur des périmètres pétroliers à Hassi-Messaoud, au cours de son intervention, hier, au forum d'El Moudjahid. Après avoir rappelé les mesures décidées en conseil interministériel tenu, jeudi dernier, qui se résument au gel des constructions à Hassi-Messaoud, à la démolition des constructions illicites édifiées sur les périmètres pétroliers et à la création d'une nouvelle ville au sud de cette Cité dont le noyau sera constitué par de nouvelles bases de vie des entreprises pétrolières et parapétrolières exerçant dans la région, il a insisté sur le danger que constitue le développement des tissus urbains près des installations énergétiques. Des constructions ont été érigées à Hassi-Messaoud près des puits injecteurs et producteurs. La pression y est énorme, d'où le risque de catastrophe. Des habitants de Hassi-Messaoud traversent dans leurs déplacements des pipelines. Ce qui constitue également un grand risque. “Hassi-Messaoud, a-t-il expliqué, c'est comme une usine. Il y a tout un ensemble industriel : usines de traitement, de GPL, des centrales électriques… A-t-on vu construire des maisons à l'intérieur d'une usine. Ce phénomène d'urbanisation sauvage a été encouragé lorsque que Hassi-Messaoud est devenue une commune. En clair, la collectivité locale a attribué les permis de construire de façon anarchique”. Il a ajouté qu'une catastrophe au Mexique, en un mot un incident dans une installation énergétique a provoqué la mort de milliers victimes parce que les habitations étaient construites près de l'usine. C'est pour éviter une catastrophe de ce genre que les pouvoirs publics ont arrêté de telles décisions. En marge du forum, le ministre a ajouté que des indus occupants sont recensés dans la zone pétrochimique de Skikda. En un mot, leurs constructions sont édifiées à proximité d'installations énergétiques très dangereuses. Pour Hassi-Messaoud, il a laissé entendre que l'état encourage les habitants de constructions situées non loin d'installations dangereuses ou sur des pipelines à partir, sans toutefois fournir plus de détails sur la question. Ce qui veut dire, selon lui, que l'état ne les oblige pas à quitter leur logement. En somme, le risque de catastrophe persiste à Hassi-Messaoud avec cette nuance qu'ils sont, désormais, avertis du danger que représente leur proximité avec des installations potentiellement explosives. Sur l'incident de Skikda, l'expertise américaine et celle de Sonatrach ont abouti à la même conclusion : une fuite de gaz a entraîné l'explosion dans une unité de liquéfaction qui a coûté la vie à une dizaine d'agents de Sonatrach. Sur la clause de destination relative, aux contrats gaziers, l'Algérie et la Commission européenne sont en bonne voie de parvenir à un accord, a-t-il rappelé. Sur l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures, le ministre a indiqué que les travaux en conseil interministériel seront bouclés aujourd'hui. Chaque département ministériel aura à exprimer ses préoccupations. Sur la concertation, il a répondu que la commission spécialisée de l'Apn pourra consulter experts, opérateurs, partenaire social avant que le Parlement ne se prononce. Il a insisté à propos des subventions sur les prix — Sonatrach y contribue pour 1,5 milliard de dollars —, que l'Algérie en consommant ce qu'elle produit, en ne développant pas une économie hors hydrocarbures, risque à terme de subir un choc pétrolier du genre 86, qui va appauvrir plus gravement la population. Ce n'est pas à l'entreprise de subventionner les prix, a-t-il martelé. Son rôle est d'investir. L'état doit accorder son soutien à la population démunie, affectée par la hausse des prix. N. R.