La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, n'a pas dissimulé de nouveau ses appréhensions concernant les éventuelles retombées de la loi de finances 2016 sur la stabilité sociale. Une loi qui, selon elle, a été élaborée presque exclusivement au profit de l'oligarchie dont elle a fait sa tête de turc au détriment des couches défavorisées. "C'est une régression au service exclusif de l'oligarchie. Elle contient des mesures et des décisions sur mesure au profit d'un groupe de personnes", a affirmé, hier, Louisa Hanoune à l'ouverture d'une réunion du bureau de wilaya d'Alger de son parti. "Le projet de loi de finances 2016 prévoit des taxes qui risquent de pénaliser la majorité des citoyens", avertit-elle, fustigeant une loi "injuste". Et à Mme Hanoune d'égrener un chapelet de dispositions et de mesures qui ne manqueront pas, selon elle, de saigner les bourses des ménages et de précariser même la classe moyenne. Amnistie fiscale, bancarisation de l'argent de l'informel assimilé à "un blanchiment d'argent", diminution de la TAP "qui risque d'asphyxier" les communes et l'augmentation de certaines taxes sont autant de dispositions qui privilégient l'oligarchie et fragilisent les travailleurs et leur pouvoir d'achat, dénonce-t-elle. "La LF 2016 ne fait que confirmer les appréhensions du parti", dit-elle. "Elle offre beaucoup davantages à l'oligarchie et consacre le retour à l'endettement extérieur", soutient-elle. Mais ce que Louisa Hanoune trouve "étrange", c'est qu'en janvier, le Président était opposé aux mesures d'austérité alors qu'aujourd'hui des textes sont adoptés, comme celui de l'investissement qui risque de saigner le Trésor public. "Tous ces textes consacrent le recul de l'Etat par rapport aux engagements du président de la République", dit-elle, non sans ajouter que c'est un "changement brutal à 180%". Dans le même contexte, elle ne manque pas de s'interroger sur l'homogénéité de l'Exécutif. "Il y a des contradictions dans le gouvernement", soutient-elle, en fustigeant Abdeslam Bouchouareb accusé de velléité de retour à la privatisation, tout comme son collègue, le ministre des finances, Abderrahmane Benkhelfa. "Le ministre des Finances se comporte comme Attila qui rase tout sur son passage. Il veut transformer les Epic en EPA, il prépare le terrain à la privatisation". "La LF 2016 est une provocation et une déclaration de guerre contre le peuple algérien (...) Elle légalise la prédation au profit de l'oligarchie", conclut, enfin, Louisa Hanoune. K.K.