Les dispositions contenues dans la loi de finances pour 2016 ciblent le pouvoir d'achat des Algériens, déjà fragilisé, en raison de la dépréciation du dinar. « Cette loi comporte un panier de taxes dont le but est d'éroder le pouvoir d'achat des Algériens à travers l'introduction de nouvelles taxes ou l'augmentation de celles existantes, notamment pour l'eau, l'électricité, les carburants, le téléphone mobile, la hausse de 160% de la vignette automobile, la taxe sur Internet et autres. Outre leur impact sur le transport, le bâtiment, l'agriculture et autres, ces taxes vont entraîner un recul de la consommation et de la production et mener ainsi le pays vers la récession », indique-t-elle. En matière de soutien à l'investissement, Louisa Hanoune a affirmé que cette loi est un cadeau à l'oligarchie en légalisant le retour à l'endettement extérieur pour les entreprises. « L'Etat est le garant de ces emprunts externes, ce qui signifie la faillite du Trésor algérien à la méthode grecque », a-t-elle indiqué. L'article 54 de la LF 2016 qui « supprime le droit de préemption pour l'Etat algérien » et « l'obligation d'investissement de l'équivalent des avantages accordés aux étrangers » est synonyme de « la suppression de la souveraineté économique », a estimé Mme Hanoune. « La LFC 2015 et la LF 2016 constituent une rupture avec la politique sociale de l'Etat. Ces deux lois consacrent une hogra insupportable », a-t-elle martelé. Louisa Hanoune a également alerté sur le début de la suppression du soutien des produits de large consommation, « ce qui va mener le pays à la dérive ». La présidente du PT est, par ailleurs, revenue sur les changements dans les structures de l'ANP qui « ont fragilisé la défense du pays au plan sécuritaire ». Louisa Hanoune s'interroge : « dans quelles circonstances et sur quelle base cela s'est fait ? ». « On ne discute pas ces décisions qui relèvent des prérogatives du Président, mais il faut dire qu'il n'y a plus de secret politique et sécuritaire de l'Etat algérien » a-t-elle affirmé. « Nous avons le droit de comprendre et de s'interroger, car c'est la protection de l'Etat qui est en jeu et le président de la République doit maintenir les équilibres intérieurs et est le garant de la stabilité interne », a-t-elle indiqué.