Arrivé sur la pointe des pieds pour seconder "un chef encore à désigner", Miloud Hamdi a réussi en un temps record à mettre toute l'USMA d'accord sur au moins une réalité : ses compétences managériales qui en font désormais bien plus qu'un simple intérimaire. Désigné entraîneur-adjoint puis entraîneur-intérimaire, le temps que la direction des frères Haddad arrive à convaincre Georges Leekens ou un autre nom ronflant du circuit méditerranéen à accepter la toque de chef, Hamdi a surtout inversé la tendance en sa faveur et a "profité" d'une phase à risques de la toujours exigeante Ligue des Champions pour s'installer durablement sur le banc de touche des Rouge et Noir. Alors que la question qui revenait le plus sur les lèvres des proches de la direction algéroise était inlassablement de connaître l'identité de celui qui sera nommé patron technique de l'équipe professionnelle, celui qui a fourbi ses armes en toute discrétion chez les jeunes de Vitrolles et de Consolat avant de tenter le pari saoudien chez les youth categories d'Al-Ittifaq réussissait un presque grand chelem en C1, survolant sa poule des 1⁄4 de finales et compostant, avec l'art et la manière, le second billet de l'histoire usmiste en demi-finale de la plus relevée compétition africaine inter-clubs. Ces excellentes performances en Champion's league de la CAF avec une série record de cinq succès d'affilée auxquelles s'ajoute une place de leader en Ligue 1 à la faveur de quatre victoires de rang ont tellement marqué les esprits à Soustara que le président Haddad a fini par se résoudre à revoir sa stratégie de management, mettant au frigo les chauds dossiers et riches CV de techniciens convoités pour le poste de numéro 1 et confortant Miloud Hamdi dans ses fonctions de "responsable de l'équipe première". Le fait que l'équipe parvienne enfin à produire du jeu digne de son statut de dream-team et que son vestiaire soit géré de façon magistrale par un jeune de 44 ans "inconnu au bled" il y a de cela à peine six mois sans qu'il y éclate une guerre des égo ont, en parallèle, permis à l'Antibois de gagner du galon et avoir une reconnaissance quasi unanime sur sa manière de gérer le groupe usmiste. Devant servir d'éclaireur à Djamel Belmadi dont il était l'adjoint au Qatar puis destiné à seconder Georges Leekens sur le banc, Miloud Hamdi a, ainsi, amené sa direction à revoir son plan d'action, passant du plan B par défaut à patron technique sans défauts qui mène l'USMA vers une saison de tous les records sans pour autant coûter une fortune ou créer la polémique. Une véritable providence pour le patron des patrons, Ali Haddad, en ces temps d'austérité programmée qui coïncide avec l'inattendue embellie usmiste. R. B.