Malgré un contexte assez difficile, NCA Rouiba a réalisé des résultats "extrêmement satisfaisants" au premier semestre, a indiqué, hier, le DG de la société, Sahbi Othmani, lors d'une conférence de presse sur les résultats financiers du 1er semestre 2015, organisée au siège de l'entreprise à Rouiba (Alger). "Malgré le contexte difficile, nous avons fait une croissance deux fois plus importante que celle du marché", a affirmé Sahbi Othmani. NCA Rouiba affiche au premier semestre un chiffre d'affaires en hausse de près de 5% par rapport au premier semestre 2014. Selon M. Othmani, la croissance du marché est estimée à moins de 2%. Les performances de NCA Rouiba s'expliquent, en partie, par le succès de la gamme PET (bouteille en plastique), avec une évolution des ventes de plus de 23%. Cependant, les dépréciations successives du dinar, les hausses des salaires dues à l'activation d'une deuxième ligne PET et le renchérissement de certains intrants sur le marché international ont affecté la rentabilité de l'entreprise qui demeure, tout de même, à des niveaux acceptables. Du coup, le résultat net a baissé de 12% au premier semestre 2015 (117,110 millions de dinars) par rapport à la même période 2014 (133,510 millions de dinars). Cette baisse s'explique, principalement, par l'augmentation des dotations aux amortissements et l'augmentation des charges financières liées à la perte de change, ainsi que l'accroissement des intérêts sur les emprunts bancaires relatifs aux actifs non encore productifs. "Nous avons perdu 90 millions de dinars", a révélé M. Sahbi, en évoquant l'impact de la perte de change. La trésorerie a enregistré une baisse de plus de 155 millions de dinars en juin 2015 et décembre 2014 en raison d'un dépassement de plus de 320 millions de dinars entre le flux d'investissement et les flux de financement et d'une augmentation en fonds de roulement liée principalement à l'accroissement des créances clients. "Des conditions commerciales qui se veulent plus souples compte tenu des très fortes pressions concurrentielles, mais néanmoins couvertes par des assurances", a expliqué M. Othmani, évoquant "une baisse sauvage des prix" pratiquée par certains acteurs pour écouler les stocks accumulés à la fin de l'année 2014. Malgré les performances enregistrées, le titre NCA Rouiba à la Bourse d'Alger perd de la valeur. Cette situation agace le président du conseil d'administration de l'entreprise. "Nous commençons sérieusement à réfléchir à une sortie de la Bourse sans léser les investisseurs", a-t-il annoncé. "Bien que les résultats soient au rendez-vous, en ligne avec ce que nous annoncions déjà depuis notre introduction en Bourse, le titre NCA Rouiba à la Bourse d'Alger non seulement stagne, mais il a également quelque peu perdu de sa valeur", a-t-il regretté. Le titre a connu des baisses successives jusqu'à atteindre aujourd'hui 375 DA. "Nous le déplorons. Ce n'est pas le fait des performances de l'entreprise, c'est surtout lié, encore une fois, à la morosité de la Bourse d'Alger", a-t-il ajouté. "Nous n'avons pas envie de sortir de la Bourse, je vous le dis clairement, bien que cela nous coûte énormément, mais nous ne pouvons pas continuer à évoluer dans cette situation", précise Slim Othmani, des propositions pour dynamiser la Bourse d'Alger, entre autres, la double cotation des titres. "Un titre coté à la Bourse d'Alger devrait pouvoir être coté aussi à la Bourse de Dubaï ou de Tunis", a-t-il suggéré. S'il a salué l'annonce de l'introduction de titres à la Bourse, le patron de NCA Rouiba déplore l'absence de confiance et d'acteurs institutionnels à la Bourse d'Alger. Slim Othmani a, également, critiqué le blocage de la Cosob d'une transaction, estimant que cette démarche "contredit toutes les règles de la bonne gouvernance d'une Bourse". M.R.