En dépit des résultats financiers très «encourageants» réalisés par son entreprise, en 2014, le patron de NCA Rouiba, le fabricant de nectars et de jus de fruits, a pointé du doigt la Bourse d'Alger et les IOB (intermédiaires agréés en Bourse), qui ont un rôle dans la baisse de la valeur de ses titres. Salah Benreguia - Alger (Le Soir) Aussi paradoxal que cela puisse paraître : alors que l'entreprise productrice des jus de fruits et de nectars, NCA Rouiba, continue d'enregistrer des résultats financiers positifs, la valeur de ses titres en Bourse d'Alger connaît une tendance baissière ! Ce qui n'est pas du goût du président du conseil d'administration, Slim Othmani. NCA Rouiba a réalisé un chiffre d'affaires de 7,04 milliards de dinars en 2014, soit une hausse de 17% par rapport à l'exercice 2013. Le rapport annuel de cette entreprise spécialisée dans l'agroalimentaire en Algérie, qui nous a été remis jeudi dernier à l'issue de l'assemblée générale des actionnaires, indique que plus de 100 millions de litres ont été vendus l'année dernière, soit également une évolution de 19% par rapport à 2013. «Entre 2012 et 2014, NCA Rouiba a connu une croissance de son chiffre d'affaires de 24% avec une moyenne de plus de 1 milliard de dinars chaque année», selon le P-dg de cette société, Sahbi Othmani. Les différents résultats positifs enregistrés ces dernières années sont, selon la même source, le fruit des investissements consentis dans l'outil de production qui est de l'ordre de 1,8 milliard de dinars. Selon ce responsable, le segment PET tire toujours vers le haut les ventes de NCA Rouiba. D'ailleurs, vu sa rentabilité, il a été prévu de mettre en place une deuxième ligne de PET au second semestre 2015. Dans le même sillage, Sahbi Othmani a annoncé que NCA Rouiba compte s'attaquer au marché de la région sub-saharienne, avec le Bénin comme premier point focal. A l'export, précise la même source, NCA Rouiba est déjà présente dans les pays voisins, notamment en Tunisie. Toutefois, les résultats positifs réalisés et le programme d'action, ambitieux au demeurant, mis en place par NCA Rouiba n'ont pas dissuadé Slim Othmani de revenir vers ce «paradoxe algérien» qui fait qu'une entreprise performante voit sa cote baisser en Bourse. Mais Slim Othmani semble en connaître les causes. «Les autorités disent vouloir dynamiser la Bourse, mais ne laissent pas les institutions la dynamiser. Les intermédiaires agréés en Bourse ne font pas leur boulot de promotion du titre de NCA Rouiba, non par incompétence, mais parce qu'ils ne sont pas motivés», selon le président du conseil d'administration. En chiffres, à la date du 31 décembre 2014, les cours des actions de NCA Rouiba étaient de l'ordre de 365 DA. Un montant en baisse par rapport au cours d'introduction de 400 DA. «Les intermédiaires agréés en Bourse ne font pas leur boulot», a-t-il insisté. Pis, ce dernier s'est dit étonné par le fait que «certaines banques déconseillent même le titre de NCA Rouiba». Alors à la question de savoir s'il compte se retirer de cette Bourse, Slim Othmani répond qu'il n'en est pas question. «Nous réfléchissons, certes, comment faire sortir la Bourse de cette inertie, mais pas pour sortir et quitter la Bourse d'Alger», a-t-il soutenu. Par ailleurs, Sahbi Othmani a annoncé que les dividendes enregistrés par l'entreprise, soit 12 DA par action, seront distribués, dès le 26 mai prochain, aux différents actionnaires.