L'Union nationale de la protection civile (UNPC), affiliée au Snapap, a très mal pris la décision de suspension prononcée à l'encontre de son secrétaire général, Rabah Mebarki, et de son adjoint, Mourad Tchicou. La direction générale de la Protection civile a sévi contre les deux syndicalistes, le 18 décembre dernier, pour avoir observé le jour même une journée de protestation organisée par l'UNPC, en attendant de les traduire devant le conseil de discipline. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège du Snapap, à Bab Ezzouar (Alger), des responsables de l'UNPC (Rabah Mebarki, Mourad Tchicou et Nacer Zaïdi) ont signifié leur rejet de ladite décision. Ils comptent même déposer une plainte contre leur direction pour “entrave à l'activité syndicale”. “La direction générale s'est référée à l'article 17 bis du décret exécutif 91/274. Or, cet article s'applique aux seuls agents d'intervention ayant commis des fautes professionnelles. Nous, nous sommes des syndicalistes”, a fait remarquer M. Mebarki. “Comment expliquer notre suspension alors qu ce n'est pas le cas des gens de l'UGTA qui ont déjà organisé des sit-in sans être inquiétés ?” s'est-il encore interrogé. Les conférenciers n'ont pas manqué de relever une contradiction de la part de la direction générale qui conteste la représentativité du syndicat (23%), alors qu'elle a eu à le qualifier de partenaire. Aussi ont-ils exigé la réhabilitation de leur syndicat, la réintégration des deux dirigeants suspendus, la réouverture de leur bureau… Faute de quoi, ils menacent de recourir aux grands moyens en organisant une journée de protestation en février prochain. En outre, ils ont indiqué qu'un dossier sera remis demain à Rachid Malaoui, secrétaire général du Snapap, qui, à son tour, le remettra au président de la république. Ceci dit, les syndicalistes ont reproché à leur direction d'avoir conclu, le 22 août dernier, un accord avec l'UGTA pour la mise à mort de leur organisation. La raison ? Les réduire au silence, eux qui ont déterré le dossier des œuvres sociales géré par l'UGTA. Faut-il souligner que le 20 septembre, le Snapap, se basant sur un rapport de l'Inspection générale des finances daté du 15 septembre 2002, a officiellement saisi le commandant de la brigade économique de la gendarmerie nationale pour ouvrir une enquête sur la gestion de l'argent des œuvres sociales, de la mutuelle... Se référant au rapport de l'IGF, les syndicalistes ont relevé nombre d'irrégularités (un trou de un milliard de centimes sans la moindre trace, le transfert, au mépris de la loi, de 6 milliards de centimes des caisses des œuvres sociales vers la mutuelle,“l'évaporation” des intérêts des 2 milliards de centimes déposés depuis 1994 auprès de la Cnep, etc). Aussi, selon les syndicalistes toujours, en septembre dernier, la direction de la protection civile a intenté une action en justice contre les membres de la commission des œuvres sociales désignés par l'UGTA. Le procès se tiendra le 29 janvier. A. C.