Avant de se prêter aux nombreuses questions des journalistes, Amar Tou, ministre, de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication est revenu hier lors du forum de Djazaïr News sur la stratégie nationale de développement des TIC, conçue et conduite depuis 1999, tout en reconnaissant le retard accumulé par le secteur. D'où d'ailleurs l'urgence de procéder à des changements chirurgicaux dans ce domaine condamné à s'ouvrir au privé. Actuellement, l'ouverture du capital d'Algérie Télécom retient toutes les attentions et suscite des appétits. France Telecom, déjà en relation avec l'entreprise téléphonique pour un travail d'audit, n'est pas le seul opérateur étranger à manifester son intérêt quant à ce chapitre qui, selon le ministre, doit obéir à une procédure bien définie. “Nous sommes en phase de sélection d'une banque d'affaires qui devra nous accompagner dans notre façon de procéder à l'ouverture de ce capital. Une démarche qui, selon la loi, aurait dû intervenir 18 mois après que cette entité eut acquis son indépendance. Cela n'a pas été le cas pour des raisons évidentes, il n'est pas question aussi d'opérer dans la hâte. L'ouverture du capital d'Algérie Télécom aura lieu à la fin 2005”, a martelé le ministre qui n'a pas omis d'annoncer, non sans une certaine fierté, le lancement à travers le territoire national de 19 500 kiosques multiservices (KMS), dont la demande a été exprimée avec insistance, notamment par les jeunes ; ces kiosques devront générer en conséquence pas moins de 60 000 emplois. L'annonce se fera, selon Amar Tou, prochainement lors de son déplacement dans une wilaya du Sud. D'autres questions ont trait aux préoccupations des abonnés qui souffrent, ces derniers temps, du problème d'interconnexion entre les différents réseaux. À ce propos, le ministre expliquera. “Il faut savoir qu'il existe une convention que chaque nouveau opérateur doit signer à son installation. Ça été le cas pour Wataniya qui s'est exécuté au bout de 15 jours. Un effort qui n'est pas connu de tous les pays”, dira-t-il sans les nommer et d'insister, en guise de clin d'œil à l'ARPT, que la gestion des interconnexions en Algérie est très bonne, rassurant ainsi que les perturbations ne sont que momentanées (notamment lors des heures de charge ou des pics d'événement) et que cela irait en s'améliorant. Chiffres à l'appui, Amar Tou a présenté de manière exhaustive l'évolution du secteur ainsi que ses prévisions en soutenant que le nombre d'abonnés, qui était de 54 000 en 2000, a atteint jusqu'à la date d'avant-hier plus de 5,5 millions d'abonnés et devrait arriver à 15 millions en 2010 et à 23 millions en 2015. À souligner, par ailleurs, qu'en 2000, seulement 5,28% de la population algérienne possédaient le téléphone contre 24,69% en 2004 (15% de portables). L'ambition serait d'atteindre le taux de 60 à 80% en 2010. Quant à la baisse des prix de la communication et la gratuité de la puce, Amar Tou soutiendra que c'est au marché, et à lui seul, de dicter les prix et à la concurrence d'amener les opérateurs à vouloir fidéliser leurs clients et proposer, inéluctablement, des prix et des formules d'abonnement des plus compétitifs. N. S.