Amar Tou, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, s'est montré rassurant quant au développement de son secteur lors du forum de Djazaïr News qui a eu lieu hier à Alger. Il a rappelé que la stratégie de développement des TIC a pour objectif de « promouvoir les télécommunications comme secteur économique essentiel à l'essor d'une économie compétitive, où le secteur des services représente une part importante du PIB, économie moins dépendante du marché pétrolier et favorisant l'émergence de nouvelles activités économiques et la création de nouveaux emplois à même d'arrimer l'Algérie à la société de l'information ». Le ministre a donné diverses statistiques. La connectivité à la téléphonie fixe est passée de 1 600 000 en 2000 à 3 210 000 en 2004. La connectivité à la téléphonie mobile GSM est passée de 54 000 abonnés en 2000 à 5 056 609 abonnés en ce début 2005, et le ministre estime que le nombre atteindra 15 000 000 d'abonnés en 2010. Ainsi, la télédensité a atteint 24,69% alors qu'elle n'était que de 5,28% en 2000. Le réseau national de fibres optiques a atteint 23 000 km. Le nombre d'accès internet à haut débit (ADSL) est de 100 000 abonnés. Le taux de pénétration en ordinateurs personnels est estimé à 2,5%. Si le ministre s'extasie devant le boom de la téléphonie mobile, il refuse d'admettre que l'Algérie a encore du chemin à faire pour que les nouvelles technologies soient une réalité dans le quotidien de l'ensemble des Algériens. Rares sont les administrations et les entreprises qui ont mis au service de leurs usagers les avantages des techniques informatiques. La monétique est encore au stade de projet. L'utilisation du Net a été limitée à la création de simples pages Web de présentation, rarement mises à jour, dont figure celui du ministère lui-même (www.postelecom.dz). Un équipement standard coûte cinq fois le salaire mensuel moyen (50 000 DA pour un ordinateur sans les accessoires). Il faut également souligner l'importance des taxes imposées aux particuliers. Une importance qui est en contradiction avec les directives des hauts responsables de l'Etat qui souhaitent que l'outil informatique soit accessible. Le ministre ne semble pas partager cette analyse. Il dira : « La TVA n'est pas un handicap. Nos familles ont la possibilité de dégager un budget pour acheter un PC. » L'ouverture du capital d'Algérie Télécom passe par un long processus. « Nous sommes en phase de choisir une banque d'affaires pour nous accompagner dans cette opération, lorsqu'on aura choisi cette banque, nous lui demanderons de nous présenter une étude complète sur les expériences connues dans ce domaine. Lorsqu'on connaîtra les points faibles et forts de ces expériences, on choisira notre formule. » Cette opération prendra fin en 2005. La déclaration de politique sectorielle de fin juillet 2000 prévoit l'ouverture du capital 18 mois après la création d'Algérie Télécom auprès d'un notaire. Algérie Télécom a été créée le 11 août 2001. « Nous sommes donc loin des 18 mois. Ceux qui ont suivi la vie d'Algérie Télécom depuis cette date ont pu constater que Algérie Télécom a connu beaucoup de problèmes de transition, passer d'une gestion administrative à une gestion économique n'est pas facile. Les organes de gestion de l'entreprise ont été installés en avril 2002 », ajoute le ministre. L'autorité de régulation, quand elle évaluait les performances d'Algérie Télécom en matière de mobile, a tenu compte des « circonstances exonératoires ». Sofrecom (groupe France Télécom), un des leaders dans les domaines du conseil, travaille en Algérie dans le cadre de la formation et l'organisation du secteur et avec Algérie Télécom dans le cadre d'un contrat concernant la politique commerciale et tarifaire. Selon ce bureau d'études, « l'Algérie reste un marché très important tant auprès d'Algérie Télécom et de ses filiales, fixe, mobile et Internet, qu'auprès de clients privés ». Dans le domaine postal, il y a Sofreposte, filiale de la poste française, qui aide Algérie Poste à s'organiser dans le cadre du don de l'Union européenne. Algérie Poste est « bien avancée en la matière ». Le règlement intérieur et la nomenclature des postes ont été mis au point en collaboration avec cet organisme.