L'appel lancé par trois syndicats autonomes, le Satef, l'UNPEF et le Cnapest à un débrayage d'une journée ponctué par un rassemblement de protestation devant le siège de la direction de l'éducation, a été largement suivi par la communauté éducative de la wilaya de Tizi Ouzou. Des centaines d'employés du secteur de l'éducation se sont massés depuis la matinée devant le portail de l'institution éducative, la police les ayant empêchés de franchir l'enceinte de la direction de l'éducation sans doute sur instruction de son directeur (DE). Les porte-parole des trois syndicats au niveau de la wilaya ont tenté de faire changer d'avis les “émissaires” du directeur de l'éducation, en vain. La mort dans l'âme, les trois coordinateurs syndicaux ont improvisé une prise de parole sur les lieux. Les orateurs ont rappelé la genèse de la crise dans laquelle se débat à Tizi Ouzou le secteur de l'enseignement depuis, notamment 1999. La situation financière des employés de l'éducation est régularisée dans toutes les wilayas du pays à l'exception de Tizi Ouzou, où “la direction de l'éducation est gérée par l'incompétence”, diront-ils. Un intervenant du Satef saluera d'abord la naissance de cette coordination intersyndicale appelée à un sursaut de synergie, avant de réitérer l'engagement de son organisation à ne ménager aucun effort pour consolider cette union. Stigmatisant la mauvaise gestion qui caractérise l'institution, le coordinateur de wilaya du Cnapest qualifiera le directeur de l'éducation “de menteur pour avoir déclaré que la situation financière des enseignants est régularisée à hauteur de 95%”. Après avoir levé leur sit-in vers midi, les syndicalistes ont organisé un point de presse au siège de l'UNPEF. “C'est une journée historique. Cette forte mobilisation des enseignants constitue notre seul viatique pour bannir l'injustice du directeur de l'éducation. Nous allons poursuivre la lutte syndicale sur le terrain de la protesta si les situations ne sont pas régularisées”, ont-ils déclaré avant de dénoncer la résurgence de l'article 120 puisque, à Tizi Ouzou, les promotions se font à travers un certain circuit politique fait de copinage et de clientélisme. “Nous sommes pour une solution radicale et non pour un replâtrage de circonstance”, pestent à l'unisson les conférenciers pour qui “le directeur de l'éducation est un élément de blocage, voire un facteur de déstabilisation”. La journée de protestation même si elle n'a pas été suivie par tout le monde a enregistré un taux appréciable, selon les échos qui nous sont parvenus des localités de la wilaya. La grève a été suivie plus dans les lycées que dans les autres paliers de l'enseignement. À souligner, par ailleurs, que le Cnapest tiendra demain son conseil de wilaya. Il est attendu que la rétention des notes soit maintenue pour le deuxième trimestre. Y. A.