La mesure a surpris les souscripteurs à la formule qui s'interrogent sur ses réelles motivations. La deuxième tranche que doivent payer les souscripteurs au programme du logement public promotionnel (LPP) a été fixée à un million de dinars au lieu de 500 000 DA, prévus initialement. C'est ce qu'a annoncé hier Mohamed Belhadi, P-DG de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (Enpi), sur les ondes de la radio Chaîne III. Les postulants pourront également choisir les sites de leur futur logement via un site web devant être mis en ligne dès octobre, a déclaré le même responsable. "Nous allons mettre en ligne dès le mois d'octobre notre nouveau site web. Nous demanderons aux souscripteurs ayant payé la première tranche de confirmer certaines informations avant de leur attribuer des mots de passe et des numéros d'identification", a-t-il précisé. Par la suite, des ordres de versement pour la deuxième tranche seront délivrés aux futurs bénéficiaires. Interrogé au sujet des prix jugés élevés par certains souscripteurs (une moyenne de 96 000 DA le mètre carré), M. Belhadi dira que certains tarifs sont incompressibles. Il a assuré, par ailleurs, que la livraison des premiers logements LPP se fera au premier trimestre 2016, à la cadence de 3 000 à 4 000 logements par trimestre. Selon lui, 49 000 dossiers de demandes ont été soumis jusqu'à aujourd'hui à l'Enpi alors que le programme prévoit la réalisation de 150 000 logements précisant que dans les wilayas d'Alger, d'Oran, d'Annaba et de Constantine le taux d'avancement des projets varie entre 20 et 70%. Ces informations avancées par le P-DG de l'Enpi ont, bien entendu, fait réagir les souscripteurs qui se sont constitués en collectif. Ils s'interrogent sur les motifs qui ont poussé les dirigeants de l'Enpi à revoir à la hausse le montant de la deuxième tranche de paiement. "L'ex-P-DG avait annoncé à la Radio nationale, le 31 juillet dernier, que le prix de la deuxième tranche était de 500 000 DA, une déclaration avancée déjà au mois de mai dernier par le ministre lui-même. Pourquoi toutes ces contradictions et cette augmentation surtout à quelques jours de l'ouverture du site web pour le choix des sites ?", se demandent-ils dans un communiqué. Pour le collectif, les "avances dans le cadre de la promotion immobilière sont réglementées, or il n'y a aucun article dans l'ancrage juridique qui permet à l'Enpi d'exiger cette somme aux souscripteurs", relève-t-il. Au moment où ces demandeurs de logement LPP revendiquent une baisse du prix de 80 000 DA le mètre carré, considéré hors de portée de la majorité des souscripteurs, on leur annonce un nouveau montant à 96 000 DA. Toutes ces décisions, affirment-ils, ont-elles pour objectif de dissuader les souscripteurs à choisir ce type de logement ? B. K.