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Bouchouareb ou les divagations d'un ministre de la République
Il a multiplié les déclarations fantaisistes et intempestives
Publié dans Liberté le 01 - 10 - 2015

C'est la sortie extravagante d'un ministre s'en prenant à un investisseur qui ne demandait qu'à investir qui est venue illustrer ce déphasage avéré entre nos institutions, notre administration et le profil des hommes qui les régentent, d'une part, et les actions à entreprendre pour hisser la gouvernance du pays à la hauteur des enjeux présents, d'autre part.
Dans un entretien à Liberté (voir notre édition d'hier), le Pr Omar Aktouf préconise "un gouvernement de salut public" pour faire face aux défis de l'économie nationale sérieusement menacée par la chute des revenus pétroliers du pays. Il estime que la mise en place d'un tel gouvernement relève de l'"urgence", qu'elle doit intervenir dans le "court terme" et qu'elle doit s'insérer dans le cadre d'une "légitimation de nos institutions". En français dans le texte, cela signifie que le gouvernement actuel est incapable de répondre aux exigences de l'heure ni même de s'y adapter. D'aucuns auraient pu douter de la justesse de la sentence mais, manifestement, le professeur a frappé dans le mille. Et c'est la sortie extravagante d'un ministre de ce gouvernement s'en prenant à un investisseur qui ne demandait qu'à investir qui est venue à point nommé pour illustrer ce déphasage avéré entre nos institutions, notre administration et le profil des hommes qui les "régentent", d'une part, et les actions nécessaires à entreprendre pour hisser la gouvernance du pays à la hauteur des enjeux présents, d'autre part.
Contrairement à notre ministre de l'Industrie, Omar Aktouf était présent au récent think tank qui s'était penché sur l'état de notre économie pour en diagnostiquer les maux et y proposer des remèdes. À l'heure des échanges entre de nombreux experts dont certains étaient venus de l'étranger, M. Bouchouareb se trouvait, lui, "en mission"... en Pologne.
Nous n'allons pas dire que les frais de mission à l'étranger peuvent parfois être une forme de transfert (légal) de devises, mais la présence active d'un ministre de l'Industrie d'un pays qui entrevoit déjà le spectre de la crise financière est, normalement, plus que requise dans pareils forums. Celle de M. Bouchouareb, en sa qualité de ministre en charge d'un secteur qui doit être au cœur des préoccupations par ces temps où l'on souligne la nécessité d'une diversification de l'économie, aurait été, en tout cas, plus utile à Alger qu'à Varsovie.
Du moins en théorie. Car en pratique, cela reste discutable...
À chacun ses préférences, celles de notre ministre pencheraient plus, apparemment, pour les rencontres dites de "haut niveau", celles où l'on disserte et papote, celle où la parole n'engage pas et où l'on peut même divaguer, comme il vient de le faire lors de la conférence de presse animée conjointement avec son homologue tunisien.
C'est d'ailleurs la tribune de Djenane El-Mithak qu'il a choisie, en septembre 2015, pour répondre à une doléance écrite, introduite auprès de son département en décembre 2014, puis en février 2015, par le groupe Cevital. Et le propos du ministre laisse pantois. Il accuse Issad Rebrab de tentative de surfacturation, donc de transfert de devises à l'étranger, allant jusqu'à le soupçonner de sympathie à l'égard du "peuple français", alors que lui, le ministre, adore plutôt le "peuple algérien". Jamais ministre de la République n'a été entendu mettre ainsi en opposition les intérêts des peuples, lorsqu'il s'exprime à une tribune officielle et au nom de la République. Il faut peut-être se savoir moralement et matériellement endetté vis-à-vis de son peuple pour oser pareille divagation. Une autre divagation ? La voici : M. Bouchouareb s'est vanté d'avoir bloqué l'importation de véhicules d'origine allemande. Alors qu'il s'en était lavé les mains auparavant, il en parle désormais comme d'un "haut fait d'armes", car le scandale du logiciel tricheur, mis à nu tout récemment aux... Etats-Unis, a éclaté. On ne savait pas que l'Algérie imposait des normes de respect de l'environnement aux constructeurs automobiles, mais M. Bouchouareb a fait comme si cela relevait de l'évidence ! Très loquace pour débiter du tout-venant, notre ministre s'est gardé de nous éclairer de ses lumières sur la question essentielle : pourquoi n'a-t-il pas répondu aux courriers du groupe Cevital dont son département a accusé réception ? Qu'attendait-il ? Posez la question à un Algérien du Sud, du Nord, de l'Est ou de l'Ouest, il vous dira que lorsqu'un responsable ne dit ni "oui" ni "non" à votre requête, votre malheur a deux causes possibles. Un : vous êtes une victime des lourdeurs de notre administration bureaucratique. Deux : votre correspondant attend que vous compreniez qu'un certain effort est attendu de vous.
Loin d'être exhaustive, cette énumération des divagations du ministre en charge de notre industrie ne peut être close sans que l'on y ajoute cette tartarinade qu'on lui doit : l'Algérie peut s'en sortir même avec un baril à 10 dollars, a-t-il juré. Lorsqu'on sait que le prix de revient d'un baril de pétrole revient à 22 dollars, alors, oui, M. Aktouf, l'Algérie a besoin d'un gouvernement de salut public.
S. C.


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