Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesslam Bouchouareb, a réfuté lundi des allégations faites récemment par l'homme d'affaires Issad Rebrab faisant état de "blocages" exercés par les pouvoirs publics sur ses projets d'investissement. Intervenant lors d'un point de presse à l'issue d'une réunion du comité algéro-tunisien de coopération industrielle, M. Bouchouareb a expliqué que le patron du groupe industriel privé Cevital voulait introduire en Algérie de vieux équipements issus du renouvellement de l'usine Brandt en France acquise par l'opérateur privé national, ce qui est interdit par la loi. Issaad Rebrab s'est plaint, à maintes reprises, du blocage de ses projets d'investissement notamment dans l'industrie, l'agroalimentaire et les services. "Lors de l'acquisition de l'usine Brandt en France, les conditions qui étaient posées par le partenaire français étaient de renouveler les équipements. M. Rebrab a procédé au renouvellement des équipements, a pris les vieux équipements et a voulu les introduire dans mon pays contre une valeur de 5,7 millions d'euros alors qu'il en est le propriétaire. La réglementation interdit cela'', a expliqué le ministre. "S'il (Rebrab) préfère octroyer les équipements neufs au peuple français et je n'ai pas à m'immiscer dans cela, par contre pour le peuple algérien, il se contente de lui envoyer de vieux équipements et en plus à un montant qui est le double de l'acquisition de tout l'actif (2,5 millions d'euros)", a souligné M. Bouchouareb. "Je voulais dire ça au peuple algérien pour qu'il sache comment se comporte cette entreprise et cet homme d'affaires qui, encore une fois, n'a jamais sollicité une audience officielle à mon département" a-t-il poursuivi. Le ministre a, en outre, assuré qu'il n'avait jamais refusé de recevoir M. Rebrab, ajoutant qu'aucune demande ne lui a été adressée dans ce sens. "Il est vrai que des connaissances communes me passent de temps en temps des messages, mais je ne suis pas structuré pour fonctionner de la sorte. Je suis un ministre de la République qui obéit aux règles de la République", a ajouté le ministre, répétant qu'il n'a jamais refusé de recevoir des entrepreneurs nationaux. Le ministre a, par ailleurs, rappelé avoir reçu en juin dernier un représentant de M. Rebrab, ajoutant que toutes les explications lui ont été données sur cette question. A une question sur la réaction du gouvernement allemand concernant les nouvelles mesures imposées par l'Algérie sur les importations de véhicules, M. Bouchouareb a réaffirmé que ces mesures sont destinées à protéger le consommateur algérien et les intérêts économiques du pays, et ce, "sans partialité ni discrimination". Il a ajouté que ce qui est arrivé récemment au constructeur allemand Volkswagen "conforte la position de l'Algérie" par rapport à cette question. La firme allemande Volkswagen a reconnu récemment avoir équipé 11 millions de véhicules dans le monde de plusieurs de ses marques d'un logiciel qui fausse les résultats des tests antipollution. Le nouveau projet de loi sur l'investissement exposé au gouvernement mercredi Le nouveau projet de loi sur l'investissement sera présenté devant le gouvernement pour approbation après-demain mercredi, a indiqué lundi à Alger le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. M. Bouchouareb a précisé, lors d'une déclaration de presse à l'issue de la réunion du Comité bilatéral algéro-tunisien de coopération industrielle, que la nouvelle loi comprendra trois principaux axes, notant que ce texte devrait consacrer de nouveaux avantages au profit des investisseurs nationaux et étrangers. Selon lui, il permettre de libérer l'acte d'investir de l'intervention de l'administration, alors que le deuxième axe concerne la facilitation des procédures relatives à l'investissement étranger. M. Bouchouareb a ajouté que le troisième axe de la loi va consacrer le rôle de l'Agence nationale du développement et d'investissement comme accompagnateur des investissements. Le ministre de l'Industrie avait affirmé récemment que la nouvelle loi sur l'investissement contiendra de nouvelles mesures afin de faciliter l'investissement productif et améliorer la compétitivité des entreprises algériennes. A rappeler que l'actuelle loi sur l'investissement est en vigueur depuis 2001.