Il est 10h50 quand le Boeing d'Air Algérie en provenance de Djeddah atterrit sur la piste de l'aéroport d'Aïn Beïda, avec à son bord 260 pèlerins. À l'aéroport, tous les moyens ont été mobilisés afin d'assurer un bon accueil aux premiers hadjis. Outre le staff médical installé sous le chapiteau de l'aéroport, une vingtaine d'agents de police assurent le contrôle des papiers et la gestion du flux des pèlerins et 15 agents de la douane contrôlent les bagages. Ce premier groupe, composé de 260 personnes, originaires des wilayas d'Ouargla, de Tamanrasset, d'Illizi, de Ghardaïa et d'El-Oued, a, en l'absence du wali, été accueilli à son arrivée par le maire d'Ouargla. Selon un grand nombre de pèlerins, la prise en charge s'est remarquablement améliorée, par rapport à l'année passée. Surtout sur le plan de l'hébergement et de l'encadrement. La plupart ont été hébergés dans des lieux proches de la mosquée de La Mecque, ce qui leur a évité de longs déplacements. Cependant, les hadjis se sont plaints de l'absence quasi complète des guides et encadreurs du département des Affaires religieuses, auquel incombe la responsabilité de cette mission. Les pèlerins ont salué le travail extrêmement sérieux accompli par les agents de la Protection civile durant toute la période du pèlerinage et pour leurs précieux efforts pour la prise en charge sur tous les plans des hadjis algériens. "Les conditions se sont nettement améliorées par rapport à l'année dernière, mais beaucoup de travail reste encore à faire", a assuré el-hadj Abassi Ali, de la wilaya de Ghardaïa. Pour le jeune hadj Salir G., hormis la chaleur suffocante, toutes les conditions étaient réunies pour que le rite se déroule le plus normalement possible. Nous avons rencontré, hadj Houichi Abdeslam, de la daïra d'El-Menea, un miraculé qui a survécu au drame de la bousculade de Mina. Houichi Abdeslam était, ce jour-là, accompagné de sa mère et de sa femme. De retour au camp N° 91/93 après "ramye al-jamarat", il a affirmé qu'un passage a été fermé vers 9h pour céder le passage a un cortège officiel. La fermeture du chemin qui a duré un peu plus de 40 minutes, assure Abdeslam, a fait que les pèlerins montant et rentrant de Mina après l'accomplissement du rite de la lapidation, se sont télescopés. Des vagues gigantesques de personnes, venant des deux sens, sont entrées en collision. Houichi Abdeslam nous raconte son calvaire : "De 9h à 22h, je suis resté accroupi, avec ma femme et ma mère, dans un coin, bloqué par les cadavres." Aujourd'hui, il remercie Dieu d'être rentré chez lui avec sa famille sain et sauf. Houhou Yazid, un agent de la Protection civile qui a accompagné le premier groupe, a salué toute l'équipe de la Protection civile présente lors de cette tragédie. Les pompiers algériens ont été les premiers à porter secours aux victimes. "Ils ont pu sauver des vies et cela fait honneur à toute l'Algérie", déclare-t-il. Selon un représentant de la Protection civile, chaque groupe de hadjis est accompagné de 4 encadreurs, deux de la Protection civile, d'un médecin et d'un guide. À rappeler que 2 319 hadjs sont attendus à Ouargla dans 9 vols programmés du 30 septembre au 9 octobre à raison de 250 à 260 hadjs par voyage. G. C.