Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a fait faux bond à la cérémonie du lancement du projet à laquelle il devait assister. Le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk, spécialisé dans les antidiabétiques, a lancé, hier, le projet d'extension de son unité de production d'Oued-Aïssi, qui lui permettra, une fois opérationnelle, d'augmenter à un milliard de comprimés sa production annuelle qui est actuellement de 600 millions. Lors de la cérémonie du lancement du projet à laquelle devait assister le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, qui a finalement fait faux bond, le vice-président de Novo Nordisk pour l'Afrique, Jean-Paul Digy, a expliqué que "ce projet, pour lequel une première enveloppe de 10 millions d'euros a d'ores et déjà été dégagée, sera mis en production au courant de l'année 2016". Il consiste, a-t-il ajouté, en la mise en place d'un processus de granulation de la matière première de Novoformine qui permettra d'optimiser les coûts de fabrication et la production locale de NovoNorm, insulino-secrétagogue de dernière génération. Selon Jean-Paul Digy, les projets de Novo Nordisk ne s'arrêteront pas à ce stade en Algérie. La mise en place d'une ligne d'assemblage de stylos préremplis pour insuline de dernière génération et analogue du GLP-1 est déjà envisagée dans le cadre du partenariat avec Saidal pour la production locale d'insuline conventionnelle en flacons et insuline moderne en cartouches. "Ces projets industriels feront ainsi de l'Algérie une plateforme mondiale de biotechnologie couvrant l'intégralité des besoins actuels en médicaments antidiabétiques", a-t-il déclaré, ajoutant que Novo Nordisk "s'inscrit dans une politique de substitution à l'importation de médicaments" et compte, ensuite, se développer à l'exportation. "Dans les prochaines années, toute la gamme et toutes les molécules produites par le laboratoire danois en Europe seront produites en Algérie où tous les médicaments innovants seront produits car l'Algérie est pour nous un pays stratégique. Il figure parmi les 10 pays les plus stratégiques pour Novo Nordisk." Interrogé à ce titre sur l'apport chiffré de Novo Nordisk dans la baisse des importations algériennes de médicament, Jean-Paul Digy s'est contenté d'affirmer que pour le moment, la production de Novo Nordisk en Algérie représente 12% de son portefeuille production et que ce taux atteindra environ 25% à la mise en service de cette nouvelle extension et l'entrée en production de l'usine d'insuline de Constantine. À la même échéance, le taux de substitution à l'importation des antidiabétiques, a-t-il affirmé, atteindra le taux de 90%. La cérémonie a été une occasion pour la secrétaire générale du ministère de l'Industrie, Rabéa Kharfi, de souligner que la politique de Novo Nordisk s'inscrit dans les objectifs de l'Etat qui vise, en priorité, à augmenter les capacités de satisfaction du marché national et substituer ainsi la production nationale à l'importation, puis d'aller à la conquête du marché extérieur. "L'Etat est là pour encourager l'investissement dans ce sens, notamment dans le cadre du partenariat", a-t-elle affirmé. Une déclaration qui reste à vrai dire beaucoup plus théorique lorsque l'on sait que, contrairement à Novo Nordisk pour lequel les portes semblent bien ouvertes, des opérateurs nationaux d'envergure font face à d'interminables blocages, comme cela a été si bien confirmé avec le cas Cevital. S. L.