En privilégiant l'option LMD, les autorités algériennes se fourvoient et compromettent l'avenir du pays. C'est ce que Chems Eddine Chitour, directeur de recherche à l'Ecole nationale polytechnique, a assuré en marge de son intervention aux JST10 qui se déroulent à Oran. "Nous avons besoin d'ingénieurs, il faut remettre les disciplines techniques à l'université !", a-t-il martelé, convaincu que les enjeux actuels "nous imposent de revoir rapidement notre stratégie". Le polytechnicien, rejoignant ainsi syndicats et enseignants, apporte un sévère démenti aux ministres qui se sont succédé à la tête de l'Enseignement supérieur pour chanter les louanges du LMD. On se souvient qu'à la veille de la rentrée universitaire 2015/2016, l'actuel ministre, Tahar Hadjar, avait, lui aussi, loué les vertus du système LMD qui, même s'il doit être évalué en décembre à travers une rencontre nationale, constitue une réussite. "Il n'est pas question de remettre en cause le système LMD", avait-il affirmé au cours d'une visite à Oran. Ce qui constitue une grossière erreur, selon le professeur Chitour, particulièrement dans ce contexte qui impose à l'Algérie de former des ressources qualifiantes pour prendre en charge la transition inéluctable des énergies fossiles aux énergies renouvelables : réhabiliter et former des milliers d'ingénieurs, notamment informaticiens, conquérir la science avec des bacs maths et maths techniques, constituer une veille sur les technologies du futur (énergies renouvelables et fossiles), créer des centres de recherches dans le domaine de l'énergie, sont quelques-unes des innombrables pistes que le professeur Chitour propose pour réussir cette transition. Tout du moins son début. S. O. A.