L'avocat du groupe Cevital a informé, à travers un communiqué public diffusé hier, qu'il se préparait à introduire une plainte pour diffamation à l'encontre du journal électronique MondAfrique. Cette plainte fait suite, précise la même source, à l'article intitulé "De possibles révélations d'Issad Rebrab sur Gaïd Salah et Bouteflika" que le journal a mis en ligne le 8 octobre 2015. Le média électronique MondAfrique s'intéresse tellement ces derniers jours au président du groupe Cevital, Issad Rebrab, que ses billets deviennent suspects. Ils sont, en tout cas, pour le moins qu'on puisse dire, fantaisistes, manquant terriblement de rigueur professionnelle. Après avoir vu tout faux quant à la supposée volonté de l'investisseur de céder les parts de son groupe aux Chinois, MondAfrique a récidivé, en effet, avant-hier, en publiant une assertion dénuée de tout fondement, que le concerné a d'ailleurs promptement démentie. Une assertion qui lui vaudra, en sus, de répondre à une plainte pour diffamation que l'avocat du groupe Cevital, à la demande de son président, introduira auprès des autorités judiciaires compétentes. Le site dirigé par Nicolas Beau a suggéré pernicieusement qu'Issad Rebrab envisage de s'exiler en France et de faire des révélations sur le chef d'état-major et le président de la République. "Ses proches collaborateurs et amis lui ont suggéré de se transformer en un Boris Berezovsky algérien. Comme cet homme d'affaires russe anti-Poutine qui s'était exilé à Londres, des amis à Rebrab, dont des anciens hauts gradés du DRS, lui ont fortement conseillé de se rebeller contre le régime de Bouteflika à partir de l'étranger. Issad Rebrab qui détient de nombreux dossiers sur les rouages du sérail algérien, pour l'avoir bien fréquenté, envisage même de préparer des révélations fracassantes sur le général-major Ahmed Gaïd Salah et la famille Bouteflika, notamment le frère du Président algérien, Saïd Bouteflika, que Rebrab pourrait fortement accabler en raison de son implication dans de nombreux business très louches en Algérie", a écrit le journal. Aucune précaution n'est prise : on emballe et on balance, au mépris de la règle professionnelle qui voudrait que l'on vérifie l'assertion auprès du concerné avant sa mise en ligne. MondAfrique ne semble pas avoir le souci de l'objectivité, dans cette affaire spécialement. Le 19 septembre dernier, il rapportait que "Rebrab s'est lancé dans une discussion avec plusieurs groupes asiatiques, notamment des Chinois, dans l'optique de vendre 49% des parts de son groupe Cevital". Le président du groupe Cevital avait, rappelons-le, opposé un démenti formel à cette allégation. "J'ai lu récemment un article indiquant que j'étais déstabilisé par la chute du général Toufik et que j'étais en négociation avec les Chinois pour vendre 49% des parts de Cevital. Pourquoi vais-je penser à vendre un fleuron comme Cevital à un étranger ou à des étrangers ? Dans tous les cas, il n'a jamais été question de vendre Cevital. Et si je voulais le mettre en vente, je le ferais via la Bourse d'Alger car je considère que Cevital est et restera un patrimoine national", soulignait-il dans une tribune médiatique dans laquelle il dénonçait les blocages dont faisaient l'objet ses projets d'investissement. Malgré cette mise au point, MondAfrique, dont il faut désormais se demander pour qui il roule, a poursuivi dans ses affabulations. Le traitement que le journal réserve à "l'affaire Rebrab" laisse soupçonner des arrière-fonds manipulatoires, une campagne aux dessous inavoués entretenue par un tisonnier tapi dans l'ombre algéroise. MondAfrique peut être berné une fois par ses "sources algéroises" qui refusent, d'ailleurs, de s'identifier. À moins d'être consentant, à la répétition, il se serait nécessairement éveillé à ce qui, à l'évidence, est une orchestration visant à faire endosser au patron de Cevital, M. Rebrab, des desseins qu'il est en réalité loin d'imaginer. "Le richissime homme d'affaires algérien aurait, d'ores et déjà, préparé son exil en France pour échapper à la vengeance des nouveaux maîtres d'Alger." La légèreté, convenons-en, est désolante ! S. A. I.