Contrairement aux avis des experts qui arguent l'inopportunité de recourir à l'endettement, le ministre du commerce, Bakhti Belaïb, lui, trouve une telle décision d'à-propos. Tout en soutenant que la situation financière du pays n'est pas aussi grave, il affirme que l'Algérie gagnerait à s'endetter notamment quand les conditions propices sont réunies. "Cette possibilité est actuellement à l'étude", déclare-t-il. "Pourquoi diaboliser les crédits ? Ce sont des prêts destinés à financer des projets utiles pour le pays", explique-t-il. Selon lui : "Quand on sait utiliser l'argent des autres, il vaut mieux épargner celui que nous détenons." Plus explicite à ce sujet, M Belaïb ajoute : "Beaucoup de nations sont endettées dans le monde, et très souvent, il s'agit de pays des plus riches. Et leur richesse a pour origine leur bon endettement." À la question de savoir quel est le montant et le taux du prêt que l'Algérie envisage de contracter auprès de la Chine, le ministre répond : "Un gouvernement sérieux, lorsqu'il évoque la possibilité d'emprunter, ne peut pas donner les résultats à l'avance avant même que son partenaire ne soit consentant." L'Exécutif semble être attiré par les faibles taux d'intérêt appliqués par la Chine et fera peser également dans sa démarche la qualité des relations bilatérales qui lient les deux pays. Abordant la mise en application des licences d'importation à l'issue de sa rencontre avec les représentants de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), Bakhti Belaïb, indique que, dans une première étape, elles concerneront les produits payés en devises qui pèsent lourdement sur les équilibres financiers du pays, c'est-à-dire qui coûtent cher. Ces licences permettront d'introduire, précise-t-il, une plus grande transparence dans les transactions commerciales externes et d'exercer suffisamment de pression pour que ces importations puissent donner lieu à des contreparties en termes de développement de réseau de maintenance, de sous-traitance, surtout quand il s'agit de l'automobile... Au cours de la réunion avec les responsables de l'Unpa, le ministre a évoqué la possibilité de fixer un prix minimal pour les produits agricoles afin de montrer que la flambée est le fait des spéculateurs et que l'agriculteur n'y est pour rien. En effet, le cheminement des produits agricoles à partir de l'agriculteur jusqu'au détaillant fait tripler les prix. M. Belaïb a également souligné les difficultés que rencontrent les agents de contrôle dans l'exercice de leur métier. Il citera l'exemple de l'importateur qui a réussi à faire sortir ses containers de pièces de rechange sans marque et sans étiquetage du port, après que la marchandise eut été saisie par les services des douanes. L'opérateur aurait utilisé, selon le ministre, de faux papiers. En pratique, le mode de paiement des importations par Crédoc pose problème, relève-t-il encore. Par ailleurs, les délégués de l'Unpa ont soulevé d'innombrables problèmes liés à leur métier. L'on peut citer la hausse des prix des engrais, la qualité des semences importées (parfois périmées), un contrôle inadéquat aux ports, le manque de main d'œuvre dont la rémunération a atteint 2 500 DA/jour, l'organisation des marchés de gros... Lors de son intervention, M. Aloui, secrétaire général de l'Unpa, a déclaré que ces spéculateurs qui contrôlent le marché sont des anciens mandataires, des anciens cadres de l'Ofla et autres organismes. Ils disposent de tout un réseau de distribution, des chambres froides...À toutes les difficultés mises sur la table des discussions, le ministre a promis des solutions pour les jours à venir. B. K.