Le Canada va cesser les frappes aériennes contre l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (Daech) en Syrie et en Irak. Dans un entretien téléphonique avec le président américain, Barack Obama, mardi, au lendemain de l'écrasante victoire du Parti libéral du Canada, le nouveau Premier ministre, Justin Trudeau, a précisé à son interlocuteur que le Canada allait cesser ses frappes aériennes en Syrie et en Irak contre le groupe terroriste Etat islamique. Toutefois, cet engagement pris durant la campagne électorale n'a pas été suivi d'un calendrier de mise en œuvre. M. Trudeau a ainsi nuancé son propos en précisant que le Canada ne va pas se désengager "complètement" de l'effort de la communauté internationale dans la guerre contre les groupes terroristes. Lors de leur entretien téléphonique, MM. Trudeau et Obama ont évoqué "la poursuite de l'engagement du Canada dans la coalition contre l'Etat islamique". Coalition dans laquelle le Canada demeurera "un membre de premier plan", a précisé Justin Trudeau. Le tout nouveau Premier ministre compte ainsi maintenir une participation "responsable" dans la guerre contre Daech. Comment ? En privilégiant l'entraînement des troupes locales syriennes et irakiennes. "Il (Obama) comprend les engagements que j'ai pris de mettre fin à la mission de combat", a indiqué Trudeau lors d'une conférence de presse animée mardi à Ottawa. "Nous réalisons notre promesse électorale envers les Canadiens de manière responsable", a-t-il déclaré, non sans préciser que la transition se fera d'une "manière ordonnée". Autrement dit, le Canada ne va pas rapatrier rapidement son arsenal de guerre déployé dans la région. Le Canada a commencé à bombarder le groupe armé Daech en Irak depuis octobre 2014, avant d'étendre son champ d'action à la Syrie, depuis avril dernier. Plus de 600 militaires canadiens sont basés au Koweït. Des membres des forces spéciales canadiennes sont également basés au nord de l'Irak pour conseiller et assister des groupes kurdes. La participation du Canada dans la guerre contre le nébuleux Etat islamique a été dénoncée par l'opposition néo-démocrate et libérale dans la Chambre des communes contrôlée alors par les conservateurs de l'ex-Premier ministre, Stephen Harper. Le nouveau gouvernement libéral, qui sera installé le 4 novembre, compte rompre avec la tradition conservatrice de la diplomatie canadienne, en vogue depuis une dizaine d'années. Y. A.