Voilà une nouvelle qui peut se donner à lire comme une réponse, a posteriori, à l'Arabie saoudite qui, dans la foulée de sa guerre engagée contre le Yémen à laquelle l'Algérie avait refusé de prendre part, avait accusé en mai dernier notre pays de ne pas respecter ses engagements vis-vis du groupe d'actions financières (Gafi). Cet organisme intergouvernemental, qui établit les normes et promeut la mise en œuvre de mesures anti-blanchiment d'argent dans le monde entier, a, en effet, retiré l'Algérie de sa "liste noire", appelée aussi déclaration publique le 23 octobre 2015, à l'issue de sa réunion plénière à Paris. La déclaration publique du Gafi établit la liste des pays qui n'ont pas suffisamment progressé dans la lutte contre les carences de leur régime de lutte contre le blanchiment d'argent. Selon un communiqué de l'ambassade américaine à Alger, le Gafi a reconnu à l'Algérie des "progrès significatifs" dans l'amélioration de son régime de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. L'ambassadeur américain, Joan A. Polaschik, n'a pas manqué, d'ailleurs, de saluer ces progrès. "Je félicite l'Algérie pour ses importants développements juridique et institutionnel dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, et je tiens également à féliciter l'Algérie pour la reconnaissance internationale de ces développements", a affirmé Joan A. Polaschik citée dans le texte. "L'Algérie et les Etats-Unis partagent l'objectif d'assurer un système financier transparent et efficace où les fonds criminels ou terroristes n'ont pas de place", ajoute-t-elle. Les Etats-Unis se montrent disposés à renforcer la collaboration dans ce domaine. "L'ambassade américaine a hâte de poursuivre l'étroite collaboration avec le gouvernement algérien sur ces importantes mesures de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme", conclut Joan Polaschik. En mai dernier, le gouvernement saoudien avait accusé l'Algérie de ne pas respecter ses engagements vis-à-vis du Gafi, sans doute incommodé par le refus de l'Algérie de s'embarquer dans l'entreprise de guerre contre le Yémen. Selon le journal Mekka qui avait rapporté l'information, le ministère saoudien des Affaires étrangères avait alors instruit les ministères de l'Industrie et du Commerce et le Conseil de la monnaie de son pays leur demandant de faire preuve de "plus de vigilance" dans leurs transactions financières avec onze pays, dont l'Algérie, afin de "parer aux risques d'implication dans des affaires de blanchiment d'argent ou de financement du terrorisme". Interpellé quelques jours plus tard par la presse nationale, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra avait qualifié alors ce qui commençait à devenir un sujet de polémique de "tempête dans un verre d'eau sans fondement aucun". "L'Algérie avait actualisé ses lois et informé les parties concernées", avait diplomatiquement répondu à la presse Ramtane Lamamra pour ne pas froisser le gouvernement saoudien. Aujourd'hui, le Gafi prend acte de cette actualisation. K. K.