La dégradation de la situation humanitaire des réfugiés sahraouis, exacerbée par les dernières inondations qui ont causé de gros dégâts matériels et la perte de denrées alimentaires dans les campements de Tindouf (Sud-Ouest algérien), relance encore la question du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Lors de sa récente visite de 3 jours, dans les camps de réfugiés sahraouis, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a d'ailleurs été témoin des ravages des pluies torrentielles, mais aussi de la dépendance des réfugiés sahraouis de l'aide humanitaire internationale. Les représentants de la République sahraouie (Rasd) et du Front Polisario, de même que la délégation sahraouie aux négociations, lui ont fait savoir que le temps est venu de fixer une date pour la tenue de la consultation référendaire. Avant-hier, à l'issue d'un entretien avec le diplomate américain, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a fait écho à la requête de l'UA, quant à l'urgence du référendum. Il a en entres autre signalé "la nécessité de mettre un terme aux entraves marocaines (liées) à l'organisation d'un référendum libre et honnête". M. Taleb Omar a également fait part de la "nécessité d'exercer suffisamment de pressions sur la partie marocaine pour empêcher ses politiques d'escalade et de blocage", allusion faite à une visite du roi du Maroc dans les territoires sahraouis occupés, qu'il considère "contraire au droit international". Dans ce cadre, le Premier ministre a lancé un appel en direction des Nations unies, leur demandant de clarifier leur position par rapport à ladite visite, sachant que la question de la souveraineté sur le "territoire non autonome" du Sahara occidental n'a toujours pas encore été tranchée. M. Taleb Omar a mis le doigt sur la responsabilité de l'occupant marocain qui, selon lui, ne respecte pas le système d'arbitrage international, rappelant, à cet effet, que la Minurso a été créée en vue d'organiser le référendum d'autodétermination et pour définir le statut final de l'ex-colonie espagnole. Par ailleurs, la visite de l'envoyé onusien a donné l'occasion au Front Polisario de condamner les blocages générés par la partie marocaine, en insistant et sur la responsabilité de l'ONU vis-à-vis du peuple sahraoui et sur l'impossibilité d'une solution autre que celle du référendum. Selon eux, il est grand temps de dire "la vérité" et d'identifier "clairement la partie entravant le processus de règlement de la question sahraouie". Enfin, notons que les entretiens avec M. Ross ont permis aux Sahraouis d'évoquer d'autres questions jugées importantes, notamment la situation des droits de l'Homme et celle des détenus politiques sahraouis dans les territoires occupés, ainsi que l'élargissement des prérogatives de la Minurso à la protection des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. H. A./ Agences