N'y a-t-il pas une instruction qui dit que "l'attributaire doit passer à la matérialisation de son projet dans un délai de six mois, faute de quoi l'assiette de terrain lui sera retirée" ? Au-delà du détournement de vocation d'assiettes foncières acquises dans le cadre de la réalisation d'un projet d'utilité publique, certains acquéreurs ont laissé leurs terrains nus depuis 2012, date d'acquisition sur décision du Calpiref. En effet, depuis plus de trois ans, des 25 assiettes foncières devant accueillir des cliniques privées, seules trois ont été utilisées. Dans ce contexte, il conviendra de rappeler que cette problématique se pose pour exactement 70 investisseurs, toutes activités confondues, qui traînent dans l'aménagement et la mise en valeur des assiettes foncières acquises dans le cadre du Calpiref. En dépit des mesures très incitatives de l'administration, l'investissement privé à Oran est encore au ralenti. "Pourquoi bon nombre de bénéficiaires d'un foncier via le Calpiref tardent-ils à poser la première pierre ?", s'est interrogé le wali d'Oran, Abdelghani Zaâlane, lors de sa dernière réunion dédiée au Calpiref. Avec toutes les mises en garde du wali, rien ne semble inquiéter les opérateurs récalcitrants qui font ce qu'il faut pour dévoyer leurs engagements, par des pratiques qui laissent à penser le pire quant à la responsabilité des élus locaux et de la société civile. En effet, ces assiettes ont été attribuées à des investisseurs dont des professeurs en médecine installés à Oran, pour la réalisation de cliniques. Pourtant rien n'a été fait. En clair, on veut lancer des projets de cliniques qui ne seront finalement que des caisses enregistreuses, bonnes à engranger l'argent, au lieu de jouer leur rôle dans la préservation de la santé publique, estime l'opinion publique. "N'aurait-il pas été plus judicieux de veiller au fonctionnement et à la réhabilitation des structures médicales publiques, laissées dans un état d'abandon, plutôt que de permettre la réalisation de structures privées, censées ne jouer qu'un rôle de complément dans la couverture sanitaire de la wilaya ?", s'interrogent des citoyens d'Oran. N'y a-t-il pas une instruction qui dit que "l'attributaire doit passer à la matérialisation de son projet dans un délai de six mois, faute de quoi l'assiette de terrain lui sera retirée" ? Le foncier industriel public mérite-t-il une gestion aussi opaque ? Là est toute la question. C'est là une batterie de questions qui taraude l'esprit des citoyens, qui ne savent plus où donner de la tête, avec la profusion de projets lancés et abandonnés, d'assiettes de terrains cédées dans l'opacité, dont les bénéficiaires n'ont jamais été rendus publics. Pis encore, ces citoyens se disent perplexes devant le fonctionnement du Calpiref qui s'est transformé, selon un grand nombre de citoyens oranais, en un outil de dépeçage du foncier industriel public.