"Au lieu d'un soutien des prix, il faut subventionner les familles, les personnes", préconise le président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur. Le président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, estime que les augmentations prévues dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2016 sur certains produits auront des répercussions directes sur le consommateur. "C'est le simple consommateur qui en subira les conséquences", indique-t-il. Compte tenu de la baisse drastique des revenus pétroliers du pays, le Trésor public va à la recherche d'autres sources financières. "Le projet de loi de finances 2016 puise ses ressources de la poche du consommateur", affirme M. Zebdi. Pour lui, l'opérateur économique est à l'abri d'un quelconque préjudice financier car il va répercuter la hausse des taxes introduites dans le PLF sur les prix de ses produits. "Les dépenses supplémentaires induites par la hausse des taxes vont automatiquement apparaître sur les tarifs pratiqués par ces opérateurs", souligne le président de l'Apoce. À propos de l'augmentation des prix des carburants, M. Zebdi ne voit pas d'inconvénient sur le principe étant donné que l'Algérie est classée parmi les gros consommateurs au monde. En termes plus clairs, il n'est pas contre le principe de libérer les prix des carburants. Mais, la situation actuelle, nuance-t-il, n'est pas favorable à une telle décision. "Il faut au préalable promouvoir le transport public", suggère-t-il. "Une fois cette condition réunie, les pouvoirs publics pourront par la suite augmenter les prix", précise Mustapha Zebdi. Une hausse de 4 à 5 DA sur un produit essentiel comme le gasoil, équivaut à un taux de 20 à 30%, et constitue ainsi une marge importante qui contribuera davantage à l'érosion du pouvoir d'achat des consommateurs. À vrai dire, M. Zebdi défend sa position selon laquelle il faut libérer les prix. "Au lieu d'un soutien des prix, il faut subventionner les familles, les personnes", préconise-t-il. Encore faut-il, renchérit-il, élaborer un fichier national des véritables familles nécessiteuses, des couches sociales défavorisées à subventionner. Il y a lieu de définir également qui est nécessiteux et qui ne l'est pas. Une famille de 5 personnes bénéficiant d'un salaire de 50 000 DA arrive à peine à subvenir à ses besoins élémentaires quotidiens. Cette rémunération est considérée comme un seuil minimal pour vivre dans la dignité. Par ailleurs, M. Zebdi reste sceptique quant au vote en faveur de ce PLF par le Parlement. "Je pense que le projet va connaître beaucoup d'amendements", déclare-t-il. Une hausse des prix des carburants, du gaz et de l'électricité est, faut-il le rappeler, prévue dans le texte de la LF. Ainsi, le litre de gasoil sera vendu à la pompe à 19 DA et l'essence super à 25 DA. Le gasoil vendu à 19 DA et l'essence super à 25 DA. Pour l'électricité, seuls les citoyens gros consommateurs, comme les sociétés, seront concernés par cette augmentation des tarifs qui s'effectuera de manière progressive. Ceux dont la moyenne de consommation avoisine les 1 800 ou 2 000 DA verront leur facture légèrement augmentée. "Celui qui consomme plus va payer plus", schématise M. Benkhelfa. Ces décisions ont pour but, précisé-t-il, de rationaliser la consommation des énergies, sans toucher au budget d'investissement et revaloriser ces richesses.