Le projet de loi de finances 2016 (LFC) ne fera pas que des heureux. Les augmentations annoncées des prix des carburants ne manqueront pas d'impacter les petites bourses… L es augmentations prévues dans le projet de loi de finances pour 2016, vont inexorablement impacter les bourses moyennes. En tout cas, même si le ministre des finances qui s'est avancé sur la question, il y a deux jours, a finit par se rétracter, notamment en ce qui concerne la fixation des tarifs des carburants et de l'électricité, il demeure qu'il y aura bel et bien des augmentations, si le projet en question est adopté par les deux chambres du Parlement. Ainsi, notent les observateurs, la hausse des prix du carburant et de l'électricité, se répercutera négativement sur les tarifs des transports et des produits alimentaires. C'est même toute la chaîne qui va être «chamboulée». Selon le ministre des Finances, le prix du gasoil sera de 19 DA le litre et le super à 25 DA. Sur ce, le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulanouar, a assuré que les nouvelles taxes de l'électricité et du carburant contenues dans le projet de loi engendreront une flambée des prix de tous les autres produits. «Le transport de marchandises va augmenter, sans oublier les tarifs de production de certaines denrées alimentaires», a-t-il dit, soulignant que «Les commerçants seront contraints de revoir les prix». Les transporteurs publics, notamment les bus et les taxis, vont eux aussi réclamer l'augmentation des tarifs, selon Boulanouar. «C'est tout à fait logique ! Ils ont des charges mensuelles à régler», a-t-il justifié. «Les opérateurs économiques sont les premiers à être touchés par ce genre de mesures», a soutenu El Hadj Boulanouar, tout en notant une hausse notable de certains produits alimentaires, à l'instar des lentilles et des pois chiches, qui ont augmenté respectivement de 40 et 25% ces derniers mois. Notre interlocuteur a souligné de ce fait que les prix de tous les produits connaîtront encore une hausse en 2016, sauf ceux subventionnés par l'Etat, notamment le lait en sachet, le pain, le sucre et l'huile. Les chauffeurs de taxi demandent des subventions Pour sa part, le président la Fédération algérienne des taxis, Hocine Aït Braham, a indiqué que si l'Etat n'accorde pas de compensations aux chauffeurs de taxi, le prix des courses va sûrement augmenter. «Nous serons dans l'obligation de demander que la tarification de nos services soit revue à la hausse», nous a-t-il confié. Selon notre interlocuteur, la hausse des prix des transports est une réalité imminente en 2016. «C'est toute une chaîne de produits et de services qui va suivre cette augmentation des prix des carburants annoncée dans le projet de loi de finances», a-t-il dit. A cet effet, le représentant des chauffeurs de taxi appelle les pouvoirs publics à subventionner le carburant pour les taxis. «Ils doivent prendre en considération l'impact que cette hausse va avoir sur nos revenus.» Les consommateurs s'inquiètent Même son de cloche du côté de l'Association nationale de protection des consommateurs qui s'inquiète des conséquences que peuvent avoir les nouveaux tarifs des carburants sur les prix des transports. «Qui dit hausse des prix des carburants dit hausse des prix des transports et de tous les produits alimentaires transportés des quatre coins du pays, particulièrement du Sud», a affirmé Mustapha Zebdi, porte-parole de cette association. Notre interlocuteur a jugé «importante» la hausse des prix des carburants annoncée par le ministre. «C'est une augmentation de 25% que nous refusons catégoriquement», a-t-il souligné. Zebdi reconnaît toutefois qu'il y a une consommation «irrationnelle» de carburant, mais «la solution n'est pas d'augmenter le prix d'un produit essentiel pour le déplacement des citoyens». «Il faut promouvoir et remettre à niveau les transports publics afin que la population utilise de moins en moins la voiture», préconise-t-il.