Dans le cadre de l'animation de son Café Littéraire, l'association culturelle « Tiawinine » du village de Wizgan (Bouzeguène-village), a convié cette semaine, au centre culturel « Ferrat Ramdane » de Bouzeguène, l'écrivain et militant de la cause berbère, Aomar Oulamara, auteur de plusieurs ouvrages en tamazight. Lors de sa communication, Oulamara a présenté son livre « Timlilit Di 1962 », (Rencontre en 1962), publié en avril 2015. Devant une salle relativement pleine, l'invité du « café littéraire » a entamé sa communication par la présentation de son dernier ouvrage. L'histoire, racontée par l'auteur, est basée sur un événement réel qui s'est déroulé en 1962. En effet, au tout début de l'Indépendance, l'Algérie était résolument engagée vers la liberté et la démocratie, s'il n'y avait pas encore ce coup de force fomenté par l'armée des frontières domiciliée au Maroc ce qui avait entrainé dans son sillage des milliers de morts et imposer au peuple algérien un projet dévastateur basé sur la terreur, la soumission, l'injustice, la privation des libertés, l'instauration de l'arabo islamisme pour déboucher ensuite sur la répression sauvage et les événements sanglants de 1980, 1988 et 2001. La trame du récit débute par un grand rassemblement de la population qui s'est tenu dans la vallée de Boubhir, une région enclavée entre les régions enclavées d'Illoula Oumalou et d'Aït Yahia, en Haute Kabylie. Cet événement qui a rassemblé les populations venues de plusieurs villages et douars de la Kabylie profonde entre le 19 mars et la mi-avril 62 dans cette vallée de tazaghart auparavant déclarée zone interdite avait pour objectif d'écouter un discours présenté par un groupe de maquisards, parmi lesquels se trouvait un officier de l'ALN, dénommé Salem, qui trouva les mots pour apaiser les souffrances endurées par la population et l'inviter à se tourner vers l'avenir et caresser l' espoir d'une ère nouvelle. Plusieurs années après, Salem, cet ex-officier de l'ALN toujours en vie, reçut un courrier accompagné d'une photo de tous ses compagnons de lutte qui avait été prise lors du fameux rassemblement, ce qui réveilla en lui des souvenirs tenaces. Il avait bien du mal à imaginer sa présence à un tel évènement. Lors du débat qui avait précédé la vente-dédicace, de nombreuses questions ont été posées à l'auteur de « Rencontre de 1962 » qui répondit sans détour à toutes les interrogations. Concernant, l'autonomie de la Kabylie, Oulamara dira que « Les Kabyles ont combattu le colonialisme pas seulement pour la Kabylie mais pour libérer toute l'Algérie ». Et de poursuivre : « Toutes les composantes berbères doivent se positionner pour l'union qui reste un moyen fort pour atteindre les objectifs. La Kabylie ne doit pas être une « réserve indienne ». Il faut travailler pour que tamazight et l'arabe algérien se répandent à travers le territoire national grâce à l'école et aux médias » et d'ajouter que la bonne organisation des wilayas initiées par les architectes de la révolution a été brisée par Abdelhafid Boussouf. K. N. O.