Le directeur exécutif de Radio Canada International, M. Jean Larin, a animé hier une conférence sur le thème de l'éthique et de la déontologie à la salle Abdelhamid-Benzine du CIP à Alger. Devant un parterre de journalistes et d'étudiants, le conférencier a exposé et développé l'expérience de son pays, en général, et la radio dans laquelle il travaille, en particulier. Tout en affirmant que “la crédibilité totale” dans la pratique journalistique n'existe pas, il estime néanmoins que la déontologie “sert au journaliste comme procédure ou encore comme une espèce de recette pour l'exercice de son métier”. Il a, par ailleurs, reconnu les dérives qui accompagnent l'exercice de la profession à travers les pays du monde “si la démocratie parfaite et son corollaire la liberté d'expression sont un idéal à poursuivre, même dans les pays où elle a avancé, les dérives s'observent partout”. Au passage, il cite quelques exemples comme la BBC en Grande-Bretagne, le New York Time, l'USA Today et la CBS News aux Etats-Unis, la chaîne publique de télévision française France 2 et Radio Canada, qui ont eu “leurs affaires” au cours des derniers mois, “décrédibilisant leur travail devant l'opinion publique et leurs lecteurs et téléspectateurs”. Abordant l'expérience canadienne en matière de déontologie, l'orateur a fait part de l'existence d'un guide élaboré par les professionnels des médias qui codifient les normes et les pratiques à suivre par les quelque 2 500 journalistes, pour éviter les dérives et la diffamation, qui sont du reste consultées sur internet par les personnes qui s'estiment lésées dans les écrits et les reportages. Au Canada, il existe la diffamation criminelle passible de prison, mais les personnes s'estimant victimes de diffamation recourent le plus souvent au tribunal civil pour obtenir réparation, à savoir des dommages et intérêts financiers, précise le conférencier. Ces personnes peuvent également recourir à “un tribunal d'honneur” constitué d'un conseil de journalistes qui examine l'article incriminé, et en cas d'abus, celui-ci contraint l'ensemble des médias canadiens à publier les mises au point rédigées par les victimes. Au cours des débats qui ont suivi la communication de M. Larin, plusieurs éclaircissements ont été apportés par le conférencier sur l'expérience canadienne. R. N//APS