Jean Larin a été journaliste à la télévision de Radio-Canada de 1966 à 1991. Durant ses vingt-cinq ans de service, il a passé plusieurs années à l'étranger dans, notamment, les pays de l'Afrique de l'Ouest. Aujourd'hui, il dirige en même temps Radio-Canada International et l'Institut canadien de formation en radiodiffusion publique. Quel regard portez-vous sur la liberté d'expression en Algérie ? La liberté d'expression n'est pas seulement l'affaire des journalistes. Elle nécessite l'engagement des pouvoirs publics, des partis, de la société civile et de tous les citoyens. Pour consolider cette liberté, il faut une volonté consensuelle. Je pense qu'en Algérie il y a cette volonté. C'est déjà pas mal. Quelles sont les conditions pour asseoir les règles déontologiques ? A Radio-Canada - une radio qui émet en neuf langues, dont l'arabe -, on a élaboré, après trente ans d'exercice, un guide qui s'intitule Normes et Pratiques journalistiques (www.cbc.radio-canada.ca/htmfr/politiques/journalistiques/index.htm). Un guide qui s'inspire des standards internationaux en matière de déontologie, mais qui est mis à jour régulièrement par rapport aux évolutions de l'environnement sociologique et technologique. En plus simple, il s'agit de faire un reportage équilibré, exact et solide sur la base d'informations. C'est-à-dire rapporter les faits tels qu'ils existent pour que les citoyens (canadiens) puissent prendre les décisions qui jugent utiles. Comment consolider la passerelle culturelle qui existe entre l'Algérie et le Canada ? Même si l'Algérie n'a pas encore adhéré à la francophonie, c'est un pays qui a une élite et beaucoup d'atouts pour créer des liens utiles et solides. Je ne prétends pas bien connaître l'Algérie, mais je pense que l'avenir consolidera davantage les rapports qui existent actuellement.