La rencontre a été une occasion de débattre de la pratique journalistique au Canada et en Algérie. «Quand on se regarde on se désole et quand on se compare on se console». Le directeur exécutif de la RCI (Radio Canada International), Jean Larin, en visite à Alger, s'est contenté de cette citation pour situer les médias algériens qu'il dit ne pas connaître parfaitement. «Je ne peux parler que de ce que je connais, en l'occurrence, les médias canadiens. Mais à comparer l'expérience médiatique algérienne aux autres pays voisins, je crois qu'il faut mettre en valeur vos acquis dans ce domaine même s'il reste beaucoup de chemin à faire». M.Larin s'exprimait hier, lors d'une table ronde, organisée par le NDI (National Democratic Institute), au Centre culturel de la Radio algérienne, en présence de l'ambassadeur du Canada à Alger, Robert Peck, du premier secrétaire et consul de l'ambassade du Canada, Eric Mercier et de plusieurs journalistes de la presse écrite, de la Radio et de la Télévision nationales. La rencontre a été une occasion aux représentants de la presse de débattre des questions relatives à l'exercice du métier de journaliste au Canada et en Algérie. «Le modèle canadien est loin d'être parfait» a insisté M.Larin. Cependant, l'écart semble grand entre les deux pays. Les deux exemples cités par le conférencier, le délit de presse et l'accès aux sources, renseignent largement sur cet écart. Encore que la comparaison des conditions sociales des journalistes entre les deux pays n'a pas été inscrit à l'ordre du jour de cette table ronde. Si en Algérie, le journaliste est passible d'emprisonnement en cas de dérapage dans l'exercice de son métier, au Canada, le délit de presse est sanctionné en termes pécuniers. «L'emprisonnement de journalistes n'existe pas au Canada» a affirmé le directeur de la RCI, soulignant que le recours à la justice des citoyens qui se sentent lésés par des écrits de la presse se fait rarement. «La procédure coûte très cher. En revanche, il y a au Canada, un conseil de la presse accessible à tous les citoyens» a-t-il indiqué. Le conseil de la presse est une structure tripartite composée de citoyens, de journalistes et de chefs d'entreprises. L'écart entre les deux pays apparaît également dans l'accès aux sources. C'est une véritable pierre d'achoppement pour l'exercice du journalisme en Algérie. «Au Canada, un journaliste ou un citoyen qui se voit refuser l'accès à une information ou à un dossier a le droit de déposer plainte contre une institution auprès d'un commissaire chargé de veiller sur ce droit». Plusieurs thèmes ont été examinés lors de cette rencontre. Ils sont essentiellement liés à la relation entre les médias et les pouvoirs publics, la relation entre les médias et le citoyen, les et le journalisme. M.Larin est directeur et responsable de l'ensemble des activités de La RCI (Radio Canada Internationale). Il a travaillé comme journaliste à la télévision de Radio-Canada de 1966 à 1991. Pendant son illustre carrière, il a couvert des événements majeurs de la scène canadienne et internationale.