Après son arrestation mardi dernier, l'ex-gérant de la Sarl El-Waâd Sadek, Salah Moulay, a été entendu, ce jeudi, par le procureur de la République près le tribunal de Sour El-Ghozlane (sud de Bouira). M. Moulay, qui devait être transféré, mercredi matin à Bouira, ne l'a été, finalement, que le lendemain, jeudi, sous une forte escorte et un dispositif sécuritaire impressionnant. Une fois à Sour El-Ghozlane, il a été directement déféré devant le procureur de la République. Ce dernier, selon des sources proches de l'instruction, lui a immédiatement signifié qu'il était sous le coup de 29 mandats d'arrêt, dont un émanant d'Interpol et, par conséquent, il sera mis sous mandat de dépôt. D'après les mêmes sources, M. Moulay, qui affichait une sérénité déconcertante, aurait expliqué qu'il était "une victime" dans cette grande affaire d'escroquerie. En effet, et d'après nos informations, l'ex-homme d'affaires aurait nié les accusations d'escroquerie, en se plaçant dans la peau de la victime et qu'il aurait été "manipulé" par son entourage. D'après les fuites de cette audition, M. Moulay aurait cité le nom de son ex-notaire, Mme Abdelguerfi Nadia et aussi Amara Azzedine et Farid Ziane. Ces deux derniers ont, pour rappel, été condamnés à 3 ans de prison ferme au mois de juillet dernier. Quant à la notaire, qui était sous contrôle judiciaire, elle a été placée sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le même tribunal, quelques jours avant l'arrestation de M. Moulay, pour escroquerie et faux et usage de faux, a-t-on appris. Moulay Salah, qui a été jugé en son absence, avait été condamné par contumace à 10 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 20 millions de centimes par le tribunal de Sour El-Ghozlane. À la question du procureur, lui demandant pourquoi il était en fuite depuis plus d'une année, M. Moulay a évoqué la peur de représailles. Il aurait déclaré : "J'avais peur pour ma vie ! Je n'ai rien fait, mais s'ils m'avaient attrapé, je serais mort." Quoi qu'il en soit, le 26 novembre prochain, la cour de Bouira devra abriter le procès en appel de M. Moulay, qui cette fois-ci devra, sauf rebondissement de dernière minute, être présent pour s'expliquer sur son étrange entreprise. R. B.