Résumé : Après son passage chez le psy, Nawel se sentit plus calme et plus rassurée. Salima allait se marier bientôt. Elle devrait changer d'appartement si elle veut oublier son passé... Elle met sa sœur au courant de ses projets, et cette dernière est très heureuse de savoir qu'elle consentait enfin à sortir de sa coquille... Nawel prend un air espiègle avant de lancer : -Eh bien ma chère sœur, tu vois bien que je n'ai pas pu me dérober. Tout le monde se colle à mes basques... Heu... Je vais devoir travailler dans le bureau de Fayçal. Salima relève des yeux hagards vers sa sœur : -Pourquoi dans ce bureau ? -Eh bien parce que je vais prendre justement son ancien poste. Mohamed m'a proposé de faire quelques modifications. Je vais changer le décor, et le tour est joué. -Tu es sûre de tenir le coup ? Elle hausse les épaules : -Bien sûr ma chère sœur... Je n'ai d'ailleurs pas le choix maintenant que je me suis engagée. -Bien, alors je n'ai qu'à te féliciter et à te souhaiter bon courage. -Et moi je te souhaite tout le bonheur qui puisse exister dans ce monde, Salima. Cette dernière essuie quelques larmes : -Tu m'en vois émue, Nawel... Je suis triste aussi parce que je vais te quitter. Je n'aime pas trop te savoir seule dans cet appartement. -Je ne suis pas une petite fille ma chérie. D'ailleurs je voulais justement t'entretenir au sujet de cet appartement. Je... je crois que je vais le vendre et m'installer ailleurs. Ces lieux me rappellent une mauvaise passe. Lorsque tu ne seras plus là, je ressentirai un grand vide. Je préfère partir ailleurs et tirer un trait sur le passé. -Si cela peut t'aider à reprendre pied, je t'y encouragerais plutôt. -Il va falloir que j'y pense sérieusement. -Fais ce qui te paraît le mieux pour toi ma sœur, l'essentiel est que tu te sentes heureuse et comblée. Le week-end arrive. Sans se faire prier, Nawel se lève tôt et se prépare à partir à la plage. Le soleil était haut dans le ciel lorsqu'elle prend la route. Elle se sentait un peu fébrile à l'idée de revoir Nabil et se promet de discuter plus librement avec lui, cette fois-ci. Malgré l'heure matinale, elle rencontre quelques couples et quelques solitaires qui l'avaient précédée au bord de la mer. Mais Nabil n'était nulle part en vue. Elle scrute l'horizon aussi loin que pouvait porter son regard sans pour autant le retrouver. Il est peut-être retenu quelque part, se dit-elle... Avec toute cette circulation sur l'autoroute, ce n'est pas étonnant qu'il soit en retard. Elle tente de se détendre, et se met à courir au bord de l'eau. Elle se sentit bien plus légère, lorsqu'essoufflée, elle revint s'allonger sur le sable. Une fois son souffle redevenu normal, elle se relève et scrute encore les alentours... Nabil n'était pas là. Elle sentit un pincement au cœur... Il lui avait dit pourtant qu'il aimait la mer, et qu'il ne ratait aucun week-end à la plage. Nawel est déçue... Elle voulait tant le revoir et se confier à lui. Des enfants se poursuivaient au bord de la mer en riant et en s'amusant à s'asperger d'eau. Quelques amateurs de pêche avaient déjà "branché" leurs cannes et attendaient une éventuelle prise. Plus loin, quelques femmes devisaient ou feuilletaient des revues. Elle ne savait plus si elle devait reprendre son livre et poursuivre sa lecture, ou attendre que Nabil soit là... La dernière fois, elle s'était comportée d'une manière ignoble à son égard et se le reprochait. Lui l'avait tutoyée et voulait briser la glace entre eux, mais elle avait refusé, et lui avait fait comprendre qu'elle n'était pas prête à franchir le pas. Il n'avait pas paru dépité, et elle était sûre qu'aujourd'hui il serait venu la saluer... -Bonjour... Tu es déjà là? Elle se retourne vivement, et ses joues prirent une couleur pourpre... -Nabil ! -Oui... Je suis un peu en retard aujourd'hui... Je ne me suis pas levé tôt... -Ah ! Je... Je comprends... Vous étiez sûrement épuisé... -Nous avons eu un décès dans notre immeuble, et bien sûr j'ai dû veiller auprès de la famille du défunt avec le reste des voisins... -Heu... Oui... Cela va de soi, entre voisins... -Comment vas-tu Nawel ? -Euh... Bien... -Tu parais aussi fraîche qu'une fleur. -Je viens de faire quelques petites foulées au bord de l'eau... -Je vais en faire autant... Ne veux-tu pas m'accompagner ? -Je... Je... Enfin... Oui...J'aimerais bien... Elle se relève et le suit. Il lui sourit et lui tendit la main... Une seconde d'hésitation, puis elle lui tendit la sienne. Ils se mettent alors à courir au bord de la mer. D'abord à petite vitesse, puis Nabil rallonge ses pas, et elle fut obligée de suivre sa cadence. (À suivre) Y. H.