Le centre d'orientation scolaire et professionnelle en collaboration avec le bureau de lutte contre le crime organisé (commandement de la Gendarmerie nationale) et la Fondation algérienne des droits de l'enfant et de l'adolescent (Fadea) a organisé hier au lycée Omar-Racim (Alger) une journée d'étude sur la prévention de la consommation de la drogue en milieu scolaire, en présence des chefs d'établissement de la circonscription de Sidi-M'hamed. Dans leur discours d'ouverture, les intervenants ont axé essentiellement leur discussion sur les efforts qu'entreprend chacun des organismes qu'ils représentent dans le cadre de la lutte contre ce fléau qui touche les élèves des différents paliers. “Ce dossier nécessite une étude stratégique que nous menons sans répit avec le ministère de l'Education”, déclare le colonel Farid Djerboua. Le président de la Fadea précise pour sa part que la fondation qu'il dirige a un programme ambitieux dans ce sens visant à mener une campagne de sensibilisation à travers le territoire national avec les services de la Gendarmerie nationale. “Aujourd'hui, il s'agit d'épargner ceux qui ne sont pas contaminés par ce fléau”. La directrice du centre d'orientation scolaire et professionnelle a développé la problématique de la drogue en milieu scolaire en se référant aux orientations des deux journées d'étude sur le même sujet et qui avait regroupé la même composante. “Cette rencontre nous permet de donner l'occasion aux chefs d'établissement scolaire de mener de leur côté une opération de sensibilisation à l'adresse des élèves. Il ne s'agit pas de montrer un produit toxique, il y a lieu d'agir avec des méthodes efficientes afin de pousser l'élève à tirer la conclusion sur les effets néfastes de ce même produit”, dira-t-elle. Tout en insistant sur le rôle important des parents qu'elle accuse de ne pas être souvent derrière leurs enfants, elle suggère de faire développer chez l'enfant le sens de “vouloir réellement”. Dans le débat qui s'en est suivi, la présidente de la Fédération des associations des parents d'élèves a suggéré que soit inscrite dans les programmes scolaires des différents niveaux une matière se rapportant à ce sujet. Parlant de l'importance de la sensibilisation des parents, elle citera l'exemple d'une écolière de 3e année qui a connu l'échec scolaire à cause de ses parents qui sont consommateurs de drogue. Une enseignante spécialisée fera remarquer que le fléau touche malheureusement les handicapés et les sourds-muets. Répondant à une intervenante, elle fera la réflexion suivante : “Arrêtons de substituer l'école aux parents”, allusion faite au rôle de ces derniers dans l'éducation de leurs enfants. Mme Soumia Mansouri-Zeghnoun, professeur universitaire et chercheur, a développé les stratégies de prévention de la drogue en milieu scolaire, thème d'une enquête entamée en 2001. Elle a exposé deux points concernant le manque de moyens de prévention et des suggestions et critiques sur l'ancienne méthode utilisée sur recommandation de l'OMS. Cette méthode aujourd'hui obsolète nécessite une révision. “Nous continuons à appliquer cette vieille méthode alors que les données ont changé. Il faut un discours préventif se basant sur des études récentes. Les anciens discours incitaient plutôt à la curiosité de s'adonner à la consommation de la drogue”, dira notre interlocutrice. Elle précisera qu'un programme nouveau sera axé sur la personnalité du consommateur. “Pour cela, il faut une stratégie comportementale”. Notons que l'étude, qui a été faite en 2001 par ce chercheur sur des jeunes âgés de 15 à 16 ans, fait paraître que 67% des élèves ont reconnu avoir consommé de la drogue. En chiffres, la Gendarmerie nationale avance qu'au cours des dix dernières années, 10 750 affaires de trafic de stupéfiants ont été traitées. 19 136 personnes arrêtées, 21 087,079 kg de résine de cannabis, 27 884 plants de cannabis, 11 kg d'opium, 1,5 kg de cocaïne et 519 543 comprimés psychotropes ont été saisis. A. F.