La toxicomanie constitue aujourd'hui une véritable menace dans le monde et en Algérie notamment. Un phénomène qui prend, selon les spécialistes, des proportions alarmantes dans notre société. Une enquête sur la toxicomanie à travers un échantillon de 4500 élèves dans 36 établissements scolaires a été lancée dont les résultats seront rendus publics au mois d'avril prochain. Cette enquête est financée par un groupe français de chercheurs dans le domaine. Lors de la journée d'étude organisée hier par la Fondation algérienne des droits de l'enfant et de l'adolescent (DFEA) en collaboration avec la Gendarmerie nationale sur le thème « La toxicomanie et l'avenir incertain » au lycée Omar Racim à Alger, des enseignants, des directeurs d'écoles, des psychologues et des chercheurs ont mis l'accent sur la gravité de la situation pour notre jeunesse touchée par ce fléau surtout en milieu scolaire. « La drogue est dans nos écoles. Il faut réfléchir aux voies et moyens pour une meilleure sensibilisation et une meilleure prévention », dira Aïssa Kasmi, directeur de la coopération internationale à l'Office national de lutte contre la drogue. Pour lui, le fléau est dû à plusieurs facteurs dont certains sont apparents et d'autres non, a t-il ajouté en signalant que la situation est inquiétante. Il y a péril en la demeure et il y a des prémices d'une évolution dangereuse pour l'avenir. D'après lui, sur les 60 000 personnes présentées, depuis la dernière décennie, devant la justice, 4,5% d'entre elles représentent une population âgée de moins de 18 ans mais qui n'est pas forcément scolarisée. Il faut rappeler que dans une déclaration à la presse lors de l'une de ses sorties médiatiques, le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, a déclaré que près de 4% des écoliers touchent à la drogue. Selon la directrice du centre d'orientation scolaire d'Alger, cette journée vise à sensibiliser les directeurs d'école et particulièrement l'enseignant qui constitue l'élément essentiel dans le développement de cette stratégie de prévention. La meilleure prévention passe, selon le président de la FADEA, par l'implication de toute la société et des autorités dans le processus de sensibilisation, la création d'une institution nationale de la jeunesse, de la sauvegarde et de l'observation, la création de lieux de prise en charge, la formation et l'information, la rééducation, l'insertion et la réinsertion. « Nous sommes tous responsables, car nous sommes tous concernés », a-t-il indiqué. Le documentaire projeté avait pour thème, « Toxicomanie, un avenir incertain » et montre des enfants qui s'adonnent à la drogue. Réalisé par la FADEA en collaboration avec la gendarmerie, il a touché plus d'un. Un documentaire qui a suscité un vif débat au sein de l'assistance sur cette question. Pour la présidente de la Fédération des parents d'élèves de la wilaya d'Alger, Djamila Khiar, la responsabilité n'incombe pas aux enfants. « Une lutte sans merci doit être engagée contre les personnes qui sont derrière ce fléau qui tue notre jeunesse », dira-t-elle avant de signaler que les espaces d'expression pour ces enfants font défaut dans notre pays. Elle cite, entre autres, l'exemple des élèves exclus de l'école et qui se retrouvent automatiquement dans la rue. Un espace privilégié pour toute forme de délinquance.