“Conformément à l'éthique journalistique, nous vous prions d'insérer ce droit de réponse dans votre prochaine édition. Dans votre édition datée du mardi 18 janvier 2005, vous avez publié un article sous le titre de “Les non-dits d'un accord”, plein de contrevérités, tendancieux et même insultant. Ainsi donc, le journaliste Karim Kebir se permet de porter des jugements de valeur et de faire de fausses analyses visant à semer le doute au sein d'une population meurtrie acquise au combat que mène le mouvement citoyen, depuis maintenant quatre années, pour la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur. Pour M. Kebir, le fait qu'il y ait un accord avec le représentant de l'Etat en quatorze heures est douteux. Mais il feint d'ignorer que le mouvement n'a fait aucune concession au pouvoir concernant la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Opacité ? Le mouvement citoyen n'a jamais nagé en eau trouble, et sa maison est de verre. D'ailleurs, lors de la conférence de presse tenue au lendemain de l'accord historique (n'en déplaise aux détracteurs du mouvement), Belaïd Abrika a donné un compte-rendu détaillé du dialogue et a répondu sans ambages aux questions des journalistes, y compris celles de M. Kebir. Votre journaliste franchit un autre pas dans sa tentative de dérouter la population de Kabylie en endossant au mouvement la reconnaissance “rétroactive” des résultats de l'élection présidentielle du 8 avril 2004. Rien que cela ! Fidèle à ses principes fondateurs, le mouvement citoyen a toujours assumé ses choix en toute autonomie, contrairement à certains politicards qui rejettent les élections la veille et applaudissent l'élu le lendemain. Plus grave, et poussant un peu fort le bouchon, il se permet de remettre en cause la représentativité des délégués. Pour M. Kebir, nous sommes, après quatre années de combat sans relâche avec son lot de grande mobilisation, de répression et maintenant de réflexion et de stratégie plus intelligente, devenus des animateurs. Il se permet même de nous renvoyer au code de l'honneur. Comment se donne-t-il le droit de nous juger ? Est-il journaliste ou un contrôleur d'identité ? Remarque, ce nouveau qualificatif émane d'un parti politique hostile au mouvement. Autres époques, autres mœurs. M. Kebir se demande aussi sur les mécanismes de la mise en œuvre de la plate-forme. Encore une fois, il tente de faire croire aux lecteurs que cela a été fait, alors que la délégation mandatée pour le dialogue n'a pas encore discuté de ce point, elle le fera après l'Aïd. À quoi obéit cette panoplie de reproches et d'attaques contre le mouvement citoyen, M. Kebir, sinon à plaire à des parrains politiques ayant perdu toute crédibilité dans la région ? Ceux-là mêmes qui ont une haine envers le mouvement. Pour terminer son article, M. Kebir parle même de compromission. C'est très grave de sa part, le mouvement citoyen ne se compromettra jamais, il en a fait le serment. Nous savons que les acquis inestimables qu'a arrachés le mouvement depuis tamazight, langue nationale, en passant par le départ de plusieurs brigades de la gendarmerie, les rejets de toutes les consultations électorales, les excuses officielles de l'ENTV, les incidences, dont la révocation des indus élus et l'amnistie fiscale, ne plaisent pas aux ennemis du mouvement qui ne sont pas forcément qu'au sein du pouvoir, ils sont aussi dans le camp des “démocrates”. Enfin, comme dernier grief retenu contre le mouvement citoyen, M. Kebir, à l'instar de certains politicards, se demandent pourquoi inviter le mouvement au dialogue alors qu'il est presque mort. Que répondre sinon que c'est du déjà entendu ? Peut-on considérer un mouvement mort, alors que 70% des citoyens de Béjaïa, Bouira et Tizi Ouzou suivent le mot d'ordre de non-paiement des factures d'électricité, et des commerçants baissent rideau lors des différentes grèves (la dernière en date en est une parfaite illustration) et, enfin, la présence nombreuse et constante des citoyens aux meetings et aux conférences- débats. Une évidence : le mouvement citoyen est la seule force de protestation que le pouvoir redoute.”